Introduction
L’analyse de
réseau constitue à la fois un cadre d'analyse, une discipline et une méthode
d’enquête opérant sur les relations d’une structure liée d’acteurs, d’individus
et de groupes, dont les dynamiques interpersonnelles sont issues de règles et
de normes implicites et permettent
d’appréhender les actions. Il existe plusieurs façons d’analyser le
réseau social d’un individu, notamment pour ce qui est d’entrevoir comment
celui-ci construit et formule ses projets professionnels? Dans les approches de
réseau social centrées sur l’individu (égocentrique) plus que sur le réseau
complet (sociocentrique), l’intérêt de la recherche peut se porter autant sur
le contenu des échanges entre un ego et les acteurs, que sur les enjeux liés à
la constitution structurale du réseau en question.
Situer l’analyse de réseaux sociaux
L’étude des réseaux sociaux
s’inscrit dans les grandes transformations urbaines du 20ième siècle où les
sociétés occidentales sont passées de communautés uniques, proches et intégrées
en une mosaïque de communautés plus étendues, impliquant la prépondérance des
relations amicales et informelles dans les métropoles modernes (Putnam, 2000,
p.96) et la croissance de communautés virtuelles (Boase et Wellman, 2004). Les
positions prisent par les auteurs à ces propos sur la perspective de la
situation varient. Pour certains, ces transformations pour l’individu ont des incidences
négatives (thèse de la communauté perdu), des incidences positives (thèse de la
communauté sauvé) ou des incidences mixtes (thèse de la communauté libérée) sur
les transformations sociales au regard de l’isolement, le soutien social, les
ressources (ex. : financières), le transfert d’information, etc. (Wellman et
Leighton, 1979)
Au regard de la littérature (Nadel,
1957, dans Freeman et Ruan, 1997; Forsé et Langlois, 1997; Gretzel, 2001;
Hanneman, 2001; Mitchell, 1969,
dans Ferrand, 1997), l’analyse de réseau
social peut être décrite comme un paradigme, une discipline ou une méthode
d’enquête opérant sur les relations d’une structure liée d’acteurs, individus
et/ou groupes, dont les dynamiques interpersonnelles, issues de règles et de
normes implicites, permettent d’appréhender les actions. Les relations priment
sur les acteurs en tant qu’intérêt d’étude. Chacun possède son histoire, formée
d'un réseau identique à aucun autre. Un même réseau comporte plusieurs liens de
nature différente, ce qui favorise l'organisation de l'existence et un recours
contre l'isolement au profit de ressources diversifié. (Turcotte et
Charbonneau, 2002)
Deux approches ont marqués
historiquement l’analyse de réseaux sociaux (Bureau of Economic and Business
Research, 2005). La première est l’approche sociocentrique qui s’associe à
l’étude de réseau complet, à la quantification des relations entre individus à
l’intérieur d’un groupe défini et à la généralisation de mesures des modes
d’interactions (ex. : concentration du pouvoir ou des ressources). La deuxième
est l’approche égocentrique. Issue de la théorie de l’action et de l’échange,
celle-ci peut prendre deux avenues : 1) analyse structurale : examen de tous
les attributs, les rôles, les lieux et la distance qui s’opèrent entre acteurs;
2) analyse de contenu : ce qui lie deux acteurs donnés d’un réseau,
généralement un ego (objet central de l’étude) et un alter (acteur de son
réseau social) au regard des échanges et transactions qui se déroulent entre
eux.
À ce jour, l’analyse de réseau
social s’est intéressée aux travaux théoriques et empiriques sur; 1) la
circulation du don dans la famille et
entre étrangers (règles de fonctionnement des interactions sociales et la
circulation des ressources); 2) le
soutien social (règles de circulation des ressources, tant bien auprès de
personnes vulnérables que de jeunes ou autres groupes); 3) les processus de mobilisation des ressources
autour d'un événement-clé qui surgit dans la vie d'individus et de
collectivités (processus de prise de décision, les stratégies de mobilisation,
l’articulation entre les ressources); 4) les approches qualitatives et
quantitatives combinées, suivant la composition du réseau social dans la
trajectoire de vie des individus, notamment l'entrée dans l'âge adulte,
c’est-à-dire sur la causalité et les effets sur les conditions et les
transformations du réseau au fil du temps. (Charbonneau, 2004c) Les enquêtes
qualitatives sur les réseaux sociaux permettent de reconstruire l'histoire et
de qualifier les modalités d'interaction. (Turcotte et Charbonneau, 2002)
Méthodes et techniques appliquées
Selon Turcotte et Charbonneau
(2002), les enquêtes de réseau actuelles peuvent être statiques (identifiant en
un temps sa composition et offrant un portrait ne touchant pas la complexité
changeante du processus) ou transactionnelles (dynamique des échanges selon un
élément ou selon l’ensemble du réseau). La mise en commun des analyses de
contenu et des analyses structurales permet de saisir les trajectoires
individuelles. Ceci s’observe par l’interaction de l’examen détaillé et
compréhensif des influences exercées entre ego et alter (analyse de contenu) et
de l’incidence empirique que l’on peut tirer de la structure du réseau, des
positions des acteurs au regard des connaissances détenues (analyse
structurale). Dans ce dernier cas, la procédure méthodologique est souvent
semblable : 1) parcours des lieux et temps de vie pour situer le sujet dans ces
contextes et de mesurer son investissement; 2) formulation de questions mettant
en évidence l'existence de liens interpersonnels; 3) construction d’un réseau "par
nom" duquel sont ajoutés des données sociographiques de base recueillies
et des aspects plus approfondis sur les liens (ex.: activités partagées, ancienneté
de la relation, partage de confidences, etc.); 4) établissement de liens forts
entre chaque prénom cité une procédure de question-filtre, soit par le regard
des relations touchant les dimensions personnelles de la personne; 5) vérification des contextes anciens pour
voir si des liens persistent ; 6) ajout de questions sur les activités
pratiquées à plus de deux personnes sur l'étendue, la nature, le fonctionnement
et le ressort commun de chaque groupe; 7) saisie de la structure globale du
réseau et ses lieux de concentration; 8)
réalisation d'un dessin du réseau combinant l'ensemble des liens et des
groupes, élaboré avec le jeune et commenté par lui.
Enjeux et thèmes importants
Analyser le réseau implique entre
autre la considération d’acteurs, de motifs de relation et de positions
occupées dans le réseau. Ces derniers sont des variables aux influences
spécifiques et notables sur l’individu. À cela doit s’ajouter la considération
de la place du capital social et des ressources sociales dans l’analyse de
réseau.
Les acteurs
Grossetti (2004) identifie cinq
contextes de relations: 1) famille immédiate et élargie, relations construites
à l’enfance; 2) relations dérivées du contexte des activités
organisationnelles, issues de l’école ou du travail, dans un contexte organisé;
3) voisins et autres acteurs lié par un partage d’espaces communs où les
possibilités d’échanges de services sont nombreuses; 4) tiers, relations
construites par l’introduction d’un membre
du réseau; 5) relations inclassables, incluant les rencontres fortuites.
Il est également possible de traiter
de relations obligées, de relations volontaires et de relations de contextes et
d’événements (études, travail, amour, etc.). Les relations obligées sont
non-électives (Bidart, 1997; Charbonneau, 2004) et fortement liées à la
famille. Pour Bujold et Gingras (2000), la famille présente une influence sur
les cheminements scolaires et professionnels au plan des valeurs et modèles
véhiculés, du soutien et de l’encadrement offert et de l’ouverture de
possibilités ou de contraintes, entre autre par les aspirations que les parents
peuvent entretenir. Les relations
volontaires (amis, pairs) sont électives et composés de gens liés aux
cercles sociaux engagés avec lesquels sont partager un certain nombre
d'affinités. Bidart (1997) souligne que les quelques constats intéressants sur
les relations: elles sont spécifiques au regard des caractéristiques
personnelles et de la distance avec l’ego; certaines peuvent exercer une
influence de bienveillance et de valorisation, d’autres de confrontation et de
jugement; elles peuvent disparaître à
tout temps; elles servent à entretenir une vision perçue et désirée du monde.
Chez les collégiennes et les collégiens, les amis servent à écouter, valider et
reconnaître le projet plus que d'en influencer la direction. Enfin, les
relations de contextes peuvent être aussi bien des relations volontaires (ex. :
amour), obligées (collègues de classes ou de travail, enseignantes et
enseignants, professionnels du milieu scolaire) que les deux (ex. : les
partenaires de travaux, d’équipes de sports ou de loisirs, ceux avec qui on
partage le plus d’affinités).
Putnam (2000) rapporte que les
acteurs du réseau social peuvent être associés à des relations formelles
(instrumentales) et informelles (sans but spécifique, très forte à l’entrée
dans l’âge adulte). Même si la fonction « informelle » n'annonce pas
initialement de but spécifique, les
travaux de Grannovetter (1973) et de Lin et Dumin (1986) sur les liens faibles
suggèrent l’informalité des relations offre davantage accès aux ressources
sociales que les liens forts, surtout chez ceux dont la position sociale
initiale est inférieure. En somme, le
réseau personnel prolonge et appuie la construction identitaire, « tout en
formant un lieu d'impact de la pression des normes sociales, dont il
refléterait une certaine diversité, mais aussi les modes de coexistence et de
composition. » (Bidart, 1997, p.283)
Motifs de relations
Liés
aux théories de l’échange décrites par Turcotte et Charbonneau (2002), les
relations entre acteurs sont spécialisées et motivées : information, soutien,
ressources matérielles et financière, etc. Diverses dimensions de la vie
(études, travail, famille, résidence…), cycles de vie, événements et occasions
de rencontre déterminent les contraintes et les possibilités d’accès, par voie
de liaisons, aux ressources nécessaires à la réalisation de projets
individuels. Les réseaux peuvent permettre de prévenir l'isolement lorsqu’ils sont fondés sur des relations
aidantes par des vertus de protection et de compensation. Néanmoins, cela
implique également que la détention d’habiletés relationnelles s’avère
nécessaire au maintien et à l’expansion du réseau. (Turcotte et Charbonneau,
2002) Les femmes seraient plus
intéressées aux activités de relations informelles, plus concernées et
responsabilisée pour le bien être des autres, plus engagés dans les relations
avec les parents et la famille, elles sont tournées davantage vers l'intimité;
les hommes seraient plus intéressés aux activités de relations formelles, axées
vers un but. (Bidart, 1997; Putnam, 2000)
Sources des relations et positions structurales des acteurs
Les
liens de réseau social n’apparaissent pas de nul part, de rien. Certaines
dispositions et certains environnements sont requis pour favoriser la
construction de liens interpersonnels garants de ressources. (Bidart, 1997,
cité dans Grossetti, 2004)
Kadushin (2004) rapporte certains
repères empiriques à cet égard dans le tableau 5 qui suit :
Tableau 5
Propositions
relatives à l’étude de réseaux sociaux
1
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Proximité : À tous les niveaux d’analyse, les sujets ont plus de
chances d’être liés, toute conditions étant égales, s’ils sont
géographiquement proches l’un de l’autre.
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2
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Homophilie : Les
individus ont plus de chances d’être liés, par amitié ou par association, par
des attitudes communes, s’ils ont des attributs communs.
|
3
|
Distance : La distance entre deux sujets du réseau
est déterminée par le nombre d’intermédiaires requis pour rejoindre tel
sujet. Au-delà de trois ou au plus quatre sujets, il n’y a que peu
d’influence de celui-ci sur la structure et les individus centraux.
|
4
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Dyades et multiplexité : Nous ne pouvons comprendre un
individu ou une organisation sans passer par les relations qui les unis aux
autres. Toutes les dyades sont normés
mutuellement et de ce fait, il faut comprendre le rôle des deux sujets d’une
dyade pour en comprendre un.
|
5
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Balance : L’ajout d’un membre à une dyade augmente la complexité des
relations.
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6
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Centralité : La hiérarchie dans le réseau s’observe
par le positionnement d’un sujet donné par rapport aux autres, sans assumer
ce qui s’associe à cette position (amitié, exportation de capital, élu,
etc.).
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7
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Relations informelles et nommées : Les relations informelles
sont non prescrites ou non institutionnalisés et existent en complément,
parfois en opposition, aux relations formelles.
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8
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Stabilité et positions nommées : Les rôles, statuts et
positions nommés informellement ont plus de longévité que ceux nommés
formellement.
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9
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Liens faibles : Les liens faibles facilitent la
circulation d’une information au-travers du réseau, en plus d’être un moyen
facilitateur d’intégration sociale. Les individus qui en sont peu porteur
peuvent être dépourvu d’information et confiné aux opinions et avis d’un
environnement restreint.
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10
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Position : Les individus qui agissent comme noyau de liaison
possèdent généralement des attributs valorisés par les autres membres du
réseau.
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11
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Segmentation : La polarisation du réseau dans ses attributs
est la clé du changement social.
|
Ainsi,
« les dispositions contextuelles, mais aussi individuelles, influent certes sur
le nombre de contacts, sur leur répartition, sur le niveau de fréquentation,
mais la structuration du réseau reste construite sur le même type au travail,
dans le quartier et ailleurs.» (Bidart, 1997, p.214-215) Concernant l’homophilie dans les réseaux sociaux,
McPherson, Smith-Lovin et Cook (2001) ont démontré que les similitudes
engendrent la force des liens et ce, peu importe le type de relations
(conjoints, amis, collègues). Cela vaut pour tous les types d’échanges :
information, support, conseils, ressources financières, etc. Pour Giordano
(2003), la réceptivité d’une personne aux influences lui permet de maintenir et
d’augmenter ses relations. Ainsi, à travers de travaux de pionniers tels
Grannovetter (1973), Forsé (1997) et Burt (2000) se traduit l’idée que des
liens entre les individus peuvent être plus ou moins forts ou faibles selon
l’accès aux ressources et au soutien social qui s’y échange.
Ressources sociales et capital social
Thèmes
redondants en analyse de réseau (Borgati et Jones, 1998; Burt, 2000;
Charbonneau, 2004b; Degenne et Forsé, 1994; Degenne et Lebeaux, 1997; Forsé,
1997; Lazega et Lebeaux, 1995; Lazega, 1998; Lin, 1995; Portes, 1998; Putnam,
2000; Turcotte et Charbonneau, 2002), le capital social et les ressources
sociales sont des concepts importants à la compréhension des trajectoires de
vie. Pour Turcotte et Charbonneau (2005), « le capital social réfère aux
ressources mobilisées et produites par les individus et les collectivités pour
atteindre leurs buts, et qui prennent leur source dans les relations sociales.
» (p.1) L’obtention de capital social facilite l’avancé dans une communauté et l’accès à ses ressources
(Portes, 1998). Pour Lin (1995), le succès de l'action instrumentale est
positivement associé aux ressources sociales procurées par les caractéristiques
du contact. Selon Burt (2000), celui-ci est fonction de la cohésion et
l’équivalence structurelle de ses contacts (redondance de l’information et des
ressources). L’étude des ressources sociales et du capital social fait l’éloge
de la structure du réseau sur nos possibilités et sur nos contraintes, mais
également sur l’influence de la sociabilité comme instrument de
développement.
Réseaux sociaux et trajectoires individuelles ...
En tant qu’intermédiaire entre le
soi et le monde, le réseau social permet l’accès aux groupes, aux instances
sociales et aux institutions, tout en étant une ressource en soi pour
l’individu. (Bidart, 2002; Bidart, 2002; Borgatti, 1998; Burt, 2000;
Charbonneau, 2004c; Degenne, 1994; Degenne, 1997; Forsé, 1997; Lazega, 1995;
Lazega, 1998; Lin, 1995; Portes, 1998 ; Putnam, 2000; Turcotte, 2002) Dans le
cas de périodes de vie où les relations interpersonnelles occupent une place
prépondérante dans les activités investies (ce qui se révèle être le cas de
collégiennes et de collégiens), l’analyse de réseaux sociaux se révèle très
pertinente, même si elle comporte des limites.
Dans sa
présentation des grandes approches développées en sociologie de l’éducation,
Bulle (2000) indique que les explications de l’action sociale se situent, en
première instance, entre deux pôles : un pôle social/normatif et un pôle
individuel/interactionniste. Les approches sociologiques liées au pôle
social/normatif misent sur des facteurs sociaux en tant que rôle causal dans
l’explication de l’action. De leurs cotés, les approches s’inspirant du pôle
individuel/interactionniste se caractérisent par « la réciprocité des
rapports qu’elles établissent entre les facteurs sociaux et les individus,
c’est-à-dire par la prise en compte des rapports (situations vers individus) et
(individus vers situations) dans l’explication de l’action sociale. »
(p.93) Parce qu’elle n’attribue pas de "prédominance" au plan théorique
quant à savoir préalablement "quoi agit sur quoi", l’analyse de
réseaux sous une approche égocentrique va au-delà du corrélationnel et du
descriptif statique. Se situant sur le pôle individuel/interactionniste, elle
ouvre sur l’interactif, le dynamique, la construction de savoir par la
rencontre, etc. Pour Bulle (2000) tous les éléments médiateurs de l’action
définissent les situations des acteurs sociaux : « chaque situation
suppose l’existence d’un cadre contraignant pour l’action, qui, sur la base de
l’activité consciente et rationnelles des individus, imprime aux rapports
(situations vers individus et individus et situations) une dynamique
circulaire. » (p.129)
Plus
spécifiquement au regard de l’orientation professionnelle au Québec, les
approches à caractères sociologiques occupent une place très discrète. La
deuxième édition de la recension de Bujold et Gingras (2000) sur les théories
et recherches liées au choix professionnel et au développement de carrière fait
œuvre de référence dans le domaine de l’orientation. Seuls quelques travaux
sociologiques, à forte teneur structuraliste, s’y retrouvent. Essentiellement, c’est sous un regard de
l’influence des facteurs sociaux sur le développement professionnel que l’on
aborde les travaux d’inspiration sociologique. Pourtant, à plusieurs reprises,
dans les théories dites sociologiques et les autres qu’on y retrouvent
(essentiellement psychologiques), certains acteurs sociaux tels la famille,
l’école, les amis ou les collègues sont considérés en tant qu’influence importante
sur le développement professionnel de l’individu, mais toujours comme
déterminants. Plus traditionnelles, les théories différentielles en orientation
tentent essentiellement une mise en adéquation entre les caractéristiques
individuelles et celles de l’environnement. Le choix professionnel se veut la
rencontre de deux groupes de caractéristiques. De leur coté, les théories développementales, plus récentes
dans l’histoire de l’oirentation, conçoivent les processus identitaires comme
un projet de maturité vocationnelle par la réussite de tâches dites également
"vocationnelles".
Rarement
s’intéresse t-on aux influences qui s’exercent entre les individus, au regard
du contenu de leurs dynamiques interpersonnelles, qualitativement analysées.
Or, l’étude de réseau s’avère pertinente à ce propos dans la mesure où le point
de départ de l’analyse porte sur les interactions entre différentes entités
comme source d’influence aux comportements individuels. Ses approches
égocentriques se dégagent d’interprétations déterministes et phénoménologiques,
lesquels portent sur l’influence "sur" l’acteur ou l’influence
"issue" de la conscience de l’acteur. Elle favorise plutôt des
influences liées à l’interaction entre l’acteur (ego dans le cas présent) et
une entité extérieure à ce dernier (un autre individu, un événement, une donnée
objective.
La pertinence à prendre compte l'analyse des réseaux sociaux est plurielle. Premièrement, l’éclatement des frontières tant physiques que virtuelles a entraîné une mobilité accrue des individus. Par conséquent, un élargissement des relations formelles et informelles a instauré une multiplexité des relations et des influences variées sur les parcours de vie. « Dans une société où les parcours de vie se sont déstandardisés, les individus sont de plus en plus amenés à choisir pour eux-mêmes le cours de leur vie.» (Charbonneau, à paraître dans Mercure, p.14) Deuxièmement, les deux indicateurs les plus importants de l’engagement social sont, dans l’ordre, l’éducation et l’âge. (Putnam, 2000). C’est d’ailleurs à l’entrée dans l’âge adulte, notamment celle aux études collégiales, que ces deux indicateurs convergent. Le réseau social est alors le plus étendu et diversifié, générant le plus d’activité au plan relationnel que jamais dans une vie et dont les influences sont étroitement aux choix multiples qui caractérisent cette période. Le réseau personnel, transversal par définition, accompagne et construit les articulations des sphères de vie de l’individu et les mutations en cours. (Bidart, 2002) Troisièmement, les études qui vont au-delà de la mise en lien de variables "acteurs du réseau social" et "types de relations entretenues" sont rares. (Bernier, 1997; Roy, 2003). Bernier (1997) a quantifié les types de relations entretenues entre les jeunes du niveau secondaire et les principaux acteurs du réseau social. Que ce soit pour des discussions sur les relations entretenues avec les autres, sur l’orientation, sur les questions existentielles ou sur les questions sociales, c’est avec les amies et amis, puis avec la mère qu’elles se font. Tel que le souligne Cadrin-Pelletier et Nadau (1992; dans Bernier, 1997), très peu de jeunes identifient leurs professeurs ou les conseillers (sans préciser ici le type de conseiller) en tant qu’interlocuteurs privilégiés pour discuter de ce qui les préoccupe, notamment de leur orientation, sujet qu'on pourrait croire pourtant de leur ressort. Bourdon, Charbonneau, Lapostolle, Cloutier-Viens et Monastesse (2004) constatent l’on s’intéresse encore trop peu aux dynamiques qui entrent en jeu dans ce phénomène d’influence de l’environnement familial et des réseaux sociaux sur la persévérance aux études. Pour ces auteurs, rares sont les études cherchant à « comprendre le fonctionnement de ces mécanismes dans la réalité quotidienne de l’interaction au sein des familles » (p.2) et « les phénomènes d’arbitrage et de négociations quotidiennes dans l’espace familial. » (p.3)Quatrièmement, l’analyse de réseau propose des outils d’entrée et d’analyse intéressants à l’étude des trajectoires et des choix. Plutôt que de procéder par une approche sociocentrique, laquelle ne permettrait que de réaliser un portrait (néanmoins très riche) d’un groupe d’acteurs entre eux. Nous préférons nous situer dans une approche égocentrique, laquelle est appliquée à la fois une analyse de contenu et une analyse structurale des relations entre un sujet (ego) et les acteurs de son réseau (alter). La première analyse permet de retirer le contenu des dynamiques (motifs de la relation, échanges et influences exercées, complexité changeante des processus). La deuxième permet d’appuyer et de comprendre l’articulation des dynamiques selon la position des acteurs par rapport au sujet. Cinquièmement, l’analyse de réseau peut s’insérer dans l’étude des processus de socialisation, notamment dans le modèle proposé en fin de question 1 du présent examen général. La socialisation, par ses processus transactionnels de construction identitaire, constitue la trame de fond sur laquelle se joue toutes les constructions cognitives et les comportements des individus. En ce qui concerne la place de l’analyse de réseaux sociaux, il est possible de la situer au niveau des processus relationnels, ceux confrontant perpétuellement les identités attribuées et proposées par autrui (institutions et acteurs sociaux) et les identités assumées et incorporées par l’individu.
Tel
que mentionné par Charbonneau (à paraître), « le croisement des analyses de
réseau et celles des trajectoires de vie est un exercice complexe auquel se
prêtent tout de même de plus en plus de chercheurs » (p.12). En ce sens, Bidart
et al. (2002) rappellent que
l’analyse de réseau permet d’entrer dans une panoplie de zones de vie : vie de
couple, intégration familiale, rapport
au temps, temps forts, carrefours et prises de décision au regard des
bifurcations dans les trajectoires. C’est à travers l’exploration de
représentations, de projections, d’interprétations des faits sociaux et de leur
expérimentation que se révèle le processus de construction de leur identité.
(Charbonneau, à paraître)
Limites de l’analyse de réseaux sociaux
Hanneman
(2001) souligne que les principales lacunes de l’analyse de réseaux sociaux se
situent au plan méthodologique. D’abord, bien qu’une approche égocentrique de
réseau centrée sur l’« ego seulement » puisse offrir une compréhension du rôle,
des influences et de comportements interagissant avec celui-ci, il demeure
impossible d’accéder à toute la densité de son réseau, à toutes les liaisons possibles et à la
position sociale à l’intérieur de cliques que ce dernier peut occuper. Une
approche égocentrique incluant l’analyse des relations de tous les membres du
réseau peut contrer partiellement cette limite.
Dans
un autre ordre d’idée, Turcotte et Charbonneau (2002) rappellent que les
méthodes génératrices de noms peuvent également être problématiques. Trois
formes de réseaux sont fréquemment explorés, soit le réseau de personnes
significatives (importants, intimes), le réseau d’échange (formellement ou
informellement instrumentales et le réseau interactif (entourage immédiat). Ces
derniers proposent le recours à des méthodes combinées par séquence : 1)
composition du réseau, 2) réseau d'interaction, 3) réseau des personnes
significatives, 4) réseau d'échanges résultants des trois réseaux précédents.
Il y a donc toujours le danger d’orchestrer une démarche pouvant omettre la
prise en compte de certains acteurs du réseau social.
Ensuite,
le recours à l’analyse de contenu implique du temps et des coûts importants
pour le chercheur. Les entretiens doivent être non directifs ou semi directifs
pour aller chercher la richesse des échanges entre les acteurs. Par conséquent,
un verbatim doit être réalisé, sans compter l’usage ultérieur de méthodes de
codages pour l’analyse des données. En tant que méthode qualitative de
cueillette de données, une grande partie l’information recueillie repose sur
les habiletés relationnelles de l’intervieweur, notamment quant à la conduite
de l’entrevue (Poupart, Deslauriers, Groulx, Laperrière, Mayer et Pirès, 1997).
Finalement,
il ne faut pas oublier qu’une analyse des réseaux sociaux chez des collégiennes
et des collégiens fait référence entre autre à une classe d’âge et à une classe
de niveau de scolarité. Tel que le rapporte Charbonneau (2005), il peut
survenir une confusion entre ce qui est le propre de la période de vie d'un
individu et ce que vivent les individus qui traversent cette période à un
moment précis de l'histoire de chaque société (âge contextuellement marqué).
Certains dangers sont également exprimés des propos de D'Épinay (Charbonneau,
2005) pour qui « l'approche par classes d'âge conduit trop souvent à construire
des projections de comportements futurs en ne se référant uniquement qu'à ce
que vivent présentement les populations situés à cet âge. » (p.4) Le recours à une approche longitudinale, bien
organisée préalablement, peut s’avérer très utile à contrer ces problèmes.
Conclusion
Toute notre vie est composée des
relations interpersonnelles, des ressources et des contraintes que nous apporte
le type de rapport ou de position que nous entretenons dans une structure
sociale plus vaste. C’est au travers d’une véritable toile d’échanges
d’information, de conseils, de support et de ressources tant affectives que
matérielles que se réalise la construction de nos représentations du monde et
des actions que nous exerçons sur celui-ci.
Ce travail pose la pertinence de
l’analyse de réseaux sociaux comme apport original à l’étude des trajectoires
de vie de jeunes adultes faisant leur entrée aux études collégiales. La
première partie du travail met en lumière la place et l’influence qu’exerce les
relations sur l’âge mouvant que représente l’entrée dans l’âge adulte. La
deuxième partie apporte une compréhension de l’analyse de réseau au plan de ses
origines, de ses postures, de ses balises méthodologiques et des enjeux qu’elle
permet de comprendre. La dernière partie fait le pont entre les deux premières
en proposant la pertinence de l’utilisation de l’analyse de réseau pour l’étude
des trajectoires de collégiennes et de collégiens au regard des influences des
acteurs du réseau social sur leur projet professionnel. Également, cette partie
traite de limites que présente l’analyse de réseau.
Comme le suggère Dubar (2000), deux
processus concourent à la production des identités : le processus biographique
(identité pour soi) et le processus relationnel, systémique, communicationnel
(identité pour autrui). Dans le cadre de
cette recherche, l’approche de réseau personnel est examinée d’abord par
l’analyse du contenu des relations entre ego et acteurs, puis ensuite sur une
analyse structurale du réseau à partir du point de vue de l’ego. C’est du point
de vue interactionniste (par distinction ici avec les courants d’approches
déterministes et phénoménologiques) que peut se réaliser un tel regard des
trajectoires individuelles où les interactions, plus que les représentations et
les déterminants externes à l’individu, sont au cœur du développement
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