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De la lecture à la pratique ... INTERVENIR EN SANTÉ MENTALE
Compte-rendu de l'ouvrage
Fortin, B., (2006). L’intervention en santé mentale, Québec : Fides
ISBN-13 :978-2-7621-2731-7
ISBN-13 :978-2-7621-2731-7
Amélie Lesage-Avon
Finissante à la maîtrise en carriérologie, UQÀM
Sous la direction :
Louis Cournoyer, professeur
Université du Québec à Montréal
N.B. Le texte qui suit peut être téléchargé à partir du site Orientaction à l'adresse URL suivante : CLIQUEZ ICI !
1. Avant propos, un retour aux sources
Le métier
d’intervenant dans un contexte de relation d’aide est composé de multiples
facettes qui s’intègrent au cours des années de formation, puis des années pratiques,
à la réalité du professionnel. Au fil du temps, ces facettes peuvent être aisément
oubliées, mises de côté ou même négligées. Il peut arriver parfois aussi que le
travail se transforme peu à peu et que l’intervenant développe des automatismes
et ne porte plus la même attention à des aspects fondamentaux en relation
d’aide. Cet ouvrage se présente comme une introduction ou un retour sur des
notions de base en intervention. D’ailleurs, l’auteur Bruno Fortin adresse lui-même
en début de livre sa dédicace « à tous ceux qui s’efforcent
d’apprendre » (2006, p.7) et propose son ouvrage comme première base pour
les futurs intervenants en santé mentale. Dans une approche axée sur les
stratégies d’adaptation, il présente cette base sous différentes thématiques,
le plus souvent présentées sous forme d’astuces, de petits résumés ou de
conseils.
Il est à noter
que l’auteur présente l’ouvrage comme un outil de stratégies d’intervention sous
une perceptive de santé mentale, mais ne fait que de rares mentions aux
particularités de ce type de clientèle. Dans le présent travail, l’ouvrage est plutôt
perçu comme étant adressé à des intervenants dans un contexte beaucoup plus
large.
Ce texte traite
du livre Intervenir en Santé mentale
de Bruno Fortin, rééditée en 2006.
2. Présentation de l’auteur, Bruno Fortin
Bruno Fortin est
psychologue au Québec depuis les années 80. Il travaille dans les centres
hospitaliers en tant que clinicien. Il est également chargé de cours en santé
mentale à la faculté d’éducation permanente depuis 1991 à l’Université de
Montréal où il s’est mérité le prix de « Chargé de cours exceptionnel par le SCCCUM (syndicat des
chargées et des chargés de cours de l'Université de Montréal)» en 2008 et
celui de « Reconnaissance décernée pour un apport remarquable à titre de
chargé de cours de l'Université de Montréal » dans la catégorie
Publications-Livres, Gala de la reconnaissance SSSCUM en 1995. « Reconnaissance décernée pour un apport remarquable
à titre de chargé de cours de l'Université de Montréal » dans la catégorie
Publications-Livres, Gala de la reconnaissance SSSCUM en 1995.
Psychologue
depuis 30 ans dans le milieu hospitalier, Bruno Fortin a participé en tant
qu’auteur et coauteur à plusieurs écrits liés principalement aux stratégies
d’adaptation. Il a notamment contribué aux ouvrages Comment améliorer mon médecin: le patient efficace, Vivre avec humour, La gestion des émotions et La
gestion du stress au travail. Privilégiant
une approche cognitivo-behaviorale, il expose dans ses livres « des façons concrètes d’aider les gens à
identifier et modifier les pensées et les croyances qui risquent de causer
problèmes » (2006, p.10). L’auteur d’Intervenir
en santé mentale est toujours actif dans le domaine de la psychologie.
3. Compte rendu commenté de l’ouvrage
L’auteur a
choisi de diviser l’ouvrage de 386 pages en 4 parties et 32 chapitres. La première partie du livre « La
connaissance de soi »,
s’étalant du chapitre 1 à 9, propose au
lecteur un regard sur lui-même. Elle est consacrée à l’expérience vécue par
l’intervenant. La seconde partie « Principes d’intervention
individuelle », allant
du chapitre 10 jusqu’au chapitre 21, expose et installe les bases de counseling.
Cette portion de l’ouvrage propose un cadre avec lequel l’intervenant peut
fonctionner dans son emploi. La troisième partie de l’ouvrage « Les
interventions orientées vers autrui » est plus courte et s’étend
du chapitre 22 à 26. On présente le côté plus interactif de l’intervention en
tenant compte du contexte de l’environnement de la personne. Finalement, la quatrième
partie de l’ouvrage « Intervenir en évoluant », du chapitre 27 à 32,
traite des facettes alternatives et propose une réflexion sur les changements
actuels et futurs dans le domaine de la relation d’aide.
Par souci de
clarté, les thèmes abordés dans l’ouvrage seront ici remodelés en catégories
différentes. Il a été jugé plus cohérent, de par les thèmes abordés dans
l’ouvrage, de présenter les chapitres sous forme de sections afin de préserver
un fil conducteur adéquat pour la compréhension globale de l’ouvrage.
Les astuces pour fonctionner avec soi même en tant qu’intervenant
L’auteur propose
dans l’ouvrage énormément d’astuces et de conseils pour permettre au lecteur de
se positionner face à lui-même. En se basant sur le postulat que « l’intervenant est son propre outil »,
(2006, p.11), il choisit dans les chapitres 1, 3, 4, 5, 6, 7 et 9,
de placer l’emphase sur des pistes de réflexion et des stratégies qu’il juge utiles
pour la croissance personnelle de l’intervenant.
Dans le chapitre
1 Se
connaître, l’auteur expose à
l’aide d’exemples simples des trucs pour amener le lecteur à développer de
nouveaux moyens afin d’approfondir la connaissance de soi et, par la même
occasion, met en garde des impacts qu’une mauvaise connaissance de soi pourrait
avoir sur la qualité d’intervention. Les conséquences sur la relation avec
le client et sur la capacité de bien cerner la douteux font partie de l’enjeu
nommé par Bruno Fortin. Une bonne
connaissance de soi permet, par exemple, à l’intervenant d’être à l’écoute de
ses propres limites et favorise ainsi des entretiens respectueux et adéquats
pour celui-ci et le client. Une emphase est mise quant à l’importance de rester
à l’écoute de ses besoins, ses impressions pour un meilleur accompagnement.
Le chapitre 3 Connaître
la nature des difficultés s’attarde principalement aux situations plus
difficiles qu’un intervenant en santé mentale peut connaître dans son emploi.
L’auteur cherche à sensibiliser le lecteur en l’avertissant des difficultés que
pourraient vivre un intervenant en santé mentale. L’auteur met une emphase particulière
sur l’importance d’être attentif à ses propres mécanismes de défense, les
explique très brièvement. De plus, il met en lumière des croyances erronées et
problématiques typiques aux intervenants en santé mentale. Il est à noter que
ses difficultés peuvent aussi s’appliquer à tout type d’intervenant en relation
d’aide.
Dans les
chapitres 4, 5 et 6, l’auteur dirige la réflexion du lecteur sur un point de
vue un peu plus personnel que dans les chapitres précédents. Toujours dans une
perspective d’auto-observation, on aborde dans cette partie de l’ouvrage, les
stratégies d’adaptations qui peuvent être utilisées par un intervenant au cours
de sa pratique. Bruno Fortin encourage celui-ci à appliquer ses stratégies dans
les autres aspects de sa vie en offrant plusieurs exemples appliqués à la vie
courante.
Dans le chapitre 4 Éviter les pièges, Monsieur Fortin s’inscrit dans une
perspective plus cognitive. En effet, il
sensibilise le lecteur et utilise des exemples concrets de stratégies
d’adaptation nuisibles à long terme. Aussi, il mentionne l’importance de porter
attention aux pensées rigides qui peuvent, dans la majorité des cas, entretenir
des croyances nuisibles. Bien qu’il y ait peu de références théoriques
directement dans le texte, cette partie du livre adopte une approche cognitive
de par les thèmes et la perspective abordée. Il expose des exemples sous forme
d’études de cas et présente de fausses croyances qu’il lui a été donné de voir
au cours de sa pratique. Beaucoup de ses croyances relèvent de généralisations
et ou de distorsions, qui sont elles aussi, issues de la théorie cognitive.
Le chapitre 5 S’adapter
parcourt des astuces à mettre en place pour s’épanouir comme travailleur et
comme personne. Au travers des exemples, l’auteur recommande de s’attarder à
des thèmes tels que « l’importance
de s’accorder un temps de réflexion », « évaluer le travail à faire », « rechercher l’information de qualité » ou « se préparer ». Tout en demeurant
très vague, il suggère au lecteur de « se
fixer des objectifs réalisables », « se trouver un modèle » ou « faire le choix de son entourage ». De fait, les exemples trop
courts et simples de ce chapitre sont présentés trop brièvement et gagneraient
à être explorés plus en détail.
Ensuite,
Monsieur Fortin expose dans le chapitre 6 l’importance de faire état des Répercussions
de notre histoire personnelle. De par son expérience, l’auteur
s’attarde sur la vulnérabilité que peut vivre l’intervenant en santé mentale. Tout
comme dans les chapitres précédents, on rappelle au lecteur qu’il est important
d’être attentif à ses propres signaux d’alarme. On y mentionne aussi les
risques qu’un métier qui nécessite le don de soi peut comporter en proposant
une prise de conscience sur ses propres aspects de vulnérabilité en faisant
face à ses choix et ses besoins.
Les zones de
fragilité de l’intervenant sont aussi abordées dans le chapitre 9 Connaître
ses critères d’estime de soi et de compétence. Encore dans une perspective de prise de conscience et de regard
vers soi-même, l’auteur propose de se positionner par rapport à ses propres stratégies
d’adaptation et ses besoins. Il fait dans ce chapitre un bref lien entre l’estime
de soi et la façon qu’un individu peut choisir de combler ses besoins.
Toujours sous
forme de conseils, l’auteur favorise les stratégies qui placer l’intervenant à dans
des situations d’équilibre. Monsieur Fortin propose au chapitre 7 Connaître
les sources de soutien une liste d’attitudes aidantes pour maintenir
une bonne hygiène de vie. Favoriser des relations qui permettent à
l’intervenant d’être soutenu lors d’événements difficiles est fortement encouragé.
Par exemple, l’auteur expose les bienfaits de poser ses propres limites et
exprimer ses opinions à l’aide d’exemples simples.
Les astuces pour fonctionner avec l’autre
Un intervenant
est appelé au cours de sa pratique à travailler principalement en relation avec
l’autre. Que ce soit avec ses clients, avec ses collègues et aussi avec son
entourage, qui devient un apport nourrissant et primordial pour permettre à
l’intervenant de maintenir un équilibre dans sa vie, l’intervenant se doit
d’entretenir de bonnes relations avec ceux-ci.
Afin d’améliorer les attitudes aidantes pour bien fonctionner, l’auteur
prodigue des conseils dans les
chapitres 10, 15, 16, 17, 19, 22 et 23.
Le chapitre 10 Se
situer face à son choix des interventions, l’auteur fait un bref survol des divers types interventions qu’il
est possible d’avoir à effectuer dans un contexte de relation d’aide. Ceux-ci
sont exposés sous la forme d’un continuum. Bruno Fortin demande au lecteur de
prendre position, ou du moins de se questionner, face à l’attitude à adopter
sur des questions de savoir être ou au choix d’une approche privilégiée dans un
contexte de counseling. On y voit, par exemple, le degré d’implication en intervention,
la résolution de conflits et le choix du cadre d’intervention. Comme l’auteur
reste assez vague dans ses exemples, ce chapitre s’applique aux intervenants de
divers milieux et n’est pas exclusif aux intervenants spécialisés avec une
clientèle vivant avec des problématiques de santé mentale.
L’auteur se
concentre également dans le chapitre 15 et le chapitre 16 sur les astuces et attitudes à adopter dans
une perspective de counseling. Dans le chapitre 15 Nuancer les idées, les pensées
et les croyances, il y expose
l’importance de s’observer en tant qu’intervenant afin de comprendre son
fonctionnement psychologique, ses récurrences et connaître les zones plus
sensibles de notre personnalité. Selon l’auteur, cet exercice permet à
l’intervenant d’évaluer plus adéquatement les réactions du client. Aussi, les
propositions faites par le client peuvent être mieux comprises si nous
comprenons tout d’abord et ainsi comprendre quel impact et quelle réaction nos
interventions peuvent avoir sur le client.
Monsieur Fortin revient
sur des idées mentionnées précédemment. Dans le chapitre 16 Réagir
positivement, la découverte
de ses limites, thème assez récurent de l’ouvrage, est présentée au lecteur avec
des conseils pour intervenir adéquatement lorsque le comportement d’un client
devient est inacceptable, lorsqu’une situation inconfortable survient. Des
notions de réactions et de respects de soi sont effleurées.
L’auteur, dans les chapitres 19, 22 et 23, se penche
plutôt sur les techniques de base appliquées dans un contexte de relation
d’aide. Aussi, il parcourt des pistes d’interventions utilisables avec un
client en counseling. Parmi les stratégies offertes, plusieurs s’inscrivent
dans une approche cognitive ou s’inspirent de théorie axée sur les cognitions
et l’expérience vécue par le client.
Dans le chapitre
19 Travailler
avec les images internes, il
expose les bienfaits de la visualisation et des images qui se collent aux
pensées. L’auteur accorde dans cette partie de l’importance au fonctionnement
interne du client, mais aussi de l’intervenant. Il suggère qu’une alliance et
que certaines images peuvent, dans un contexte de relation d’aide, être co-construite
et permettre une évolution d’idées et de perceptions tant au niveau de l’un que
de l’autre.
Les règles de
base de la communication sont exposées par Monsieur Fortier tout le chapitre 22 Mieux communiquer. Le lecteur à alors l’occasion de vivre
une brève introduction ou de faire une révision de notions simples et importantes
dans une approche de counseling. Une courte explication est proposée pour des
thèmes comme l’écoute, l’empathie et la tolérance.
Finalement, dans
le chapitre 23 S’affirmer, l’auteur propose une série d’astuces toujours dans
une perspective de counseling sous un même fil conducteur « le comment ». En lien avec le chapitre axé sur la
communication, Bruno Fortin propose différents conseils pour communiquer plus
efficacement. Sous ce chapitre, l’auteur
installe un concept de respect de soi et de respect de l’autre.
Les aspects contextuels en intervention
Bien que l’auteur
ne présente pas le contexte comme un thème central dans l’ouvrage. Celui-ci s’attarde
à l’environnement de l’intervenant, mais aussi à celui du client. Dans les chapitres 8, 19, 24, 25, 26, 27, 28,
29, 30, 31 et 32, il s’attarde au
positionnement de l’intervenant dans son environnement de travail, mais il
tient aussi compte de l’environnement du client dans ses interventions.
Monsieur Fortin
s’intéresse dans le chapitre 8, le
chapitre 27 et le chapitre 29 au contexte de l’intervenant. Au chapitre 8 Se situer
face au groupe de travail, le lecteur peut avoir une idée de l’impact
qu’un groupe de travail peut avoir sur un intervenant. Il aborde les facettes à
prendre en compte et donne des recommandations quant aux attitudes à adopter
dans un contexte de travail. L’auteur met en contexte diverses situations où
l’intervenant aura à travailler ou collaborer en groupe.
Dans le chapitre
27 Rêver
l’interdisciplinarité ou la réaliser, les aspects du travail
interdisciplinaire dans un contexte d’intervention sont abordés. Dans un
environnement de travail de plus en plus rapide, de plus en plus complexe,
l’intervenant est appelé à travailler avec d’autres intervenants qui évoluent
dans des cadres de travail différents et souvent avec des points de vue très
contrastés. Cette diversité apporte une nouvelle perspective et un lot de
difficultés que l’auteur expose. Sous forme de mise en garde, Monsieur Fortin
sensibilise l’intervenant des aspects plus négatifs que cet aspect de l’emploi
peut apporter.
L’auteur apporte à nouveau des conseils dans
le chapitre 29 Convaincre et persuader avec des
techniques en lien avec les stratégies de persuasion. Que ce soit pour
fonctionner en intervention dans une équipe interdisciplinaire, pour collaborer
avec différents collègues ou pour placer ses limites, de courtes stratégies
sont offertes. Comme il a été mentionné précédemment, ces stratégies sont
formulées à l’aide d’exemples simples.
Le chapitre 26 Connaître
les limites éthiques et déontologiques survole les principaux aspects légaux liés intervention. L’auteur aborde
aussi les notions de confidentialité. Tantôt d’un point de vue déontologique
puis d’un point de vue éthique, la perspective du client et celui de
l’intervenant sont observés, et ce, malgré le fait que cette portion de l’ouvrage
soit brève et peu précise. Elle peut tout de même s’avérer être une bonne
introduction à la notion d’éthique qu’un étudiant dans le domaine de
l’intervention aura à appliquer.
Dans le même
ordre d’idée, le chapitre 28 Tenir compte des transformations sur les
systèmes d’intervention, l’auteur
expose les nouvelles réalités légales que doit prendre en compte l’intervenant
dans sa pratique. Monsieur Fortin présente aussi les tendances, principalement liées
au contexte social actuel dans le milieu de l’intervention. Les changements au
niveau des attentes du client sont mis en opposition aux limites de
l’intervenant.
Finalement,
l’auteur dans le chapitre 32 Analyser les données probantes avec probité
explique très rapidement des concepts statistiques liés à la recherche. L’auteur
conseille la prudence au lecteur face aux études effectuées dans le domaine de
la psychologie. Aussi, il utilise des exemples pour encourager l’intervenant à user
d’esprit critique. Encore une fois, ce type d’explication est utile pour un
profane dans le domaine de la psychologie ou pour un lecteur voulant se mettre
à jour.
Les chapitres
24, 25, 30 et 31 proposent des conseils concernant les problématiques que peut
vivre le client au niveau contextuel. Le chapitre 24 Améliorer la vie de couple valorise
l’importance de maintenir des liens forts en relation amoureuse. À l’aide
d’études de cas, l’auteur présente différentes problématiques récurrentes et
des stratégies efficaces basées sur la communication pour y pallier. Les
astuces proposées sont liées aux notions de communication vues plus tôt dans le
texte. L’écoute et le respect sont notamment mis de l’avant dans le chapitre. .
Sous un aspect
plus global, le chapitre 25 Tenir
compte du contexte la formule proposée est assez similaire à celle du
chapitre 24. Cependant, l’auteur s’intéresse à un environnement plus général du
client. Les liens familiaux, les rôles adoptés y sont mentionnés.
L’auteur examine
les liens entre la santé et les émotions dans le chapitre 30 Associer
les émotions et la santé. Il présente les mythes les plus populaires en
lien avec l’expression des émotions. La santé physique et psychologique,
souvent liée, sont dans l’ouvrage
dissociée l’une de l’autre. Monsieur Fortin présente même des études
démontrant que le bonheur n’est pas garant d’une bonne santé. Encore une fois,
l’auteur propose au lecteur d’user d’esprit critique et encourage l’intervenant
à encourager son client adopté des habitudes saines et équilibrées plutôt que
de tomber dans l’excès.
Comme dans le
chapitre précédent, le chapitre 31 Associer l’humour et la santé, l’auteur
effectue le même exercice, mais cette fois-ci avec les fausses croyances liées
à l’humour. L’auteur examine le lien entre le rire et la santé psychologique.
Le processus d’intervention
Dans l’ouvrage
de Monsieur Fortin, la notion de processus est expliquée. Les chapitres 11, 12 13 et 14 s’y intéressent plus
spécifiquement. Le processus proposé au lecteur est peu directif et laisse une
grande place aux préférences de l’intervenant.
Le chapitre 11 Établir
un contact pose des bases de travail en relation d’aide. Les techniques de counseling de base sont
exposées à l’aide d’exemple. L’auteur propose aussi de nombreuses astuces pour
l’utilisation des techniques. Le lecteur pourra être plus familier avec les
notions de rétroaction, de langage et de choix des questions. L’auteur met l’emphase sur la notion d’alliance
de travail et conseille à l’intervenant d’accorder une place importance à cette
notion.
Dans le chapitre
12 Définir
le problème, Fortin explique l’importance de donner une place toute
particulière au client, et ce, dès le début d’un processus avec un client.
Cette place peut se traduire par une attitude de savoir d’aide ajustée. L’empathie,
à l’importance de s’intéresser au client, l’importance d’être attentif à la
souffrance et l’évaluation rapide des situations nécessitant une attention
particulière sont des exemples exposés dans ce chapitre.
Dans le
processus, l’auteur mentionne la détermination d’objectifs dès la première
rencontre. Dans le chapitre 13 Clarifier le but, il donne des
pistes pour que l’intervenant évite de piétiner et ait une directivité
au cours de ses rencontres. Il propose donc des astuces pour permettre au
lecteur de permettre au client de cibler ses besoins et ainsi éviter de passer
d’un besoin à un autre au cours des rencontres.
Ensuite, pour le
bon fonctionnement du processus, Bruno Fortin sensibilise dans le chapitre 14 Chercher des solutions le
lecteur à apprendre à développer des techniques qui permettront au client de s’appropriation
de sa démarche. En lui permettant de trouver les réponses par lui-même, le
psychologue prône des valeurs d’autonomie qu’il juge essentielles pour le
processus. Il est à noter que l’auteur propose à l’intervenant de laisser le
client trouver les réponses par lui-même à l’aide de techniques d’exploration.
Il revient donc à dire que l’auteur suggère une démarche d’accompagnement pour
permettre au client de s’approprier sa démarche.
Toujours dans un
contexte de relation d’aide, les limites et les responsabilités de
l’intervenant sont abordées dans le chapitre 17 Établir un cadre d’intervention.
Il est alors questions de structure imposée par l’intervenant. La notion de
respect de limite est longuement expliquée dans ce chapitre.
La santé mentale
Comme l’annonce
le titre de l’ouvrage, l’auteur aborde les concepts d’interventions dans un
contexte de santé mentale. Bien que les conseils prodigués puissent s’appliquer
à différents types d’intervenants, les
chapitres 2-18-21 s’intéressent à la santé mentale. Cependant, la
clientèle vivant avec tes troubles de santé mentale peut être rencontrée par de
nombreux intervenants, et ce, même si ceux si ne sont pas spécialisé dans le
domaine de la santé mentale.
L’auteur a
choisi dans le chapitre 2 Définir la santé mentale d’asseoir
les notions permettant de cerner le concept global de la santé mentale. Aussi,
il propose, sous forme de liste, des attitudes saines à adopter pour la
maintenir. De plus, il questionne dans ce chapitre directement le lecteur et
lui donne des pistes de réflexion pour lui permettre de se positionner face à
sa santé.
Des études de
cas en lien avec des problématiques de santé mentale sont utilisées par
l’auteur pour appuyer dans les idées du chapitre 18 Gérer les émotions. Il se sert des exemples principalement
pour démontrer l’utilité d’accepter les émotions
même si celles-ci sont négatives. Il
fait aussi un lien entre les troubles de santé mentale et la difficulté de
gérer des émotions du client.
Par le biais de
la spécialisation de l’intervenant, l’auteur sensibilise le lecteur dans le chapitre
20 Tenir
compte de la clientèle aux particularités de chaque clientèle et donc à
se positionner sur ses préférences. Dans ce chapitre, l’auteur sous-entend
qu’un intervenant sera plus efficace et adapté avec une clientèle qui
correspond à ses préférences et ses attentes.
Le chapitre 21 Se
situer face à certaines problématiques particulières est le seul
chapitre du livre qui parle spécifiquement de la clientèle avec trouble de
santé mentale. Bien que les pathologies
n’y soient pas mentionnées, l’auteur fait état de certains types de tempérament
ou de réactions. En décrivant des clients types, il donne des astuces pour
faciliter les rencontres et favoriser la progression du client.
Pertinence pratique :
Bien que le
titre de l’ouvrage Intervenir en santé
mentale, présuppose que l’auteur fera état des caractéristiques spécifiques
d’intervention pour œuvrer dans le domaine de la santé mentale, il n’en est
rien. En effet, Monsieur Fortin s’intéresse plutôt aux stratégies globales dans
l’ouvrage et traite plutôt des interventions pouvant être offertes à tout type
de clientèle. Il peut donc être lu par des intervenants, ou futurs intervenants,
de plusieurs milieux liés à la relation d’aide. Les professionnels dans le
domaine de l’orientation intéressés par l’ouvrage pourront aisément appliquer
les notions vues dans leur pratique. Comme les exemples utilisés ne s’attardent
pas à la maladie du patient, mais plutôt sur la relation et sur les stratégies
d’intervention possibles à envisager, les techniques peuvent être employées
dans d’autres contextes.
Cet ouvrage peut
être intéressant pour les personnes qui envisagent de suivre une formation dans
le domaine de l’orientation ou qui commencent leur formation. Par la très
grande quantité d’informations présentées, les notions sont trop peu détaillées
et ne permettent pas une compression profonde des techniques qui seront
utilisés dans la pratique d’un conseiller en orientation. En raison de l’étendu
du sujet choisi, certains éléments gagneraient à être approfondis. L’auteur
choisi plutôt de faire un survol et les éléments, souvent trop synthétisés,
relèvent alors du sens commun. Les professionnels en orientation déjà en place
peuvent récolter des informations pertinentes dans l’ouvrage. En effet, il peut
servir de retour sur des notions oubliées ou moins claires. Le livre Intervenir en santé mentale est plus
intéressant pour un lecteur qui possède peu de notions sur les théories
relatives au counseling et à la relation d’aide.
Il est à noter
que les chapitres abordant la dimension du processus dans l’ouvrage sont
particulièrement applicables au contexte d’orientation. Dans le chapitre 13,
des notions d’objectifs clairs, présents dans le processus d’orientation,
d’insertion ou d’adaptation, sont expliquées. L’auteur, dans une perspective de
thérapie, apporte des stratégies pour l’intervenant et adopte différents points
de vue. Il peut être enrichissant de
revoir le chapitre 17 qui propose des conseils pour poser un cadre
d’intervention. Le professionnel dans le domaine de l’orientation, souvent
contraint à un nombre de rencontres prescrites par un tiers payeur, pourra, avec
les conseils de l’auteur, développer de nouvelles stratégies pour établir le
cadre qui convient à sa conception.
Il peut être
aussi pertinent pour l’intervenant dans le domaine de l’orientation de voir les
astuces liées aux techniques d’intervention. Ses chapitres permettent de
prendre position face à propre pratique. Bien que l’auteur apporte peu
d’éléments de réponses clairs et laisse le lecteur choisir ses préférences, il
met en lumière des situations qui demandent d’avoir préalablement choisi une
attitude à adopter. L’auteur, par toutes les suggestions apportées, donne cet
espace au lecteur.
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