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Compte rendu paru dans la chronique sur la recherche en orientation professionnelle Les trouvailles de Louis Cournoyer de l'édition de Août 2012 du magazine L'Orientation, le magazine de l'Ordre des conseillers et des conseillères d'orientation du Québec.
Hormones sexuelles et intérêts
professionnels : quel lien ?
Beltz, A., Swanson, J. et Berenbaum
(2011). Gendered occupational
interests: Prenatal androgen effects on psychological orientation to Things
versus People. Hormone and Behavior, 60(4), 313-317.
Les théories du développement de carrière accordent au
processus de socialisation une influence prépondérante sur les différences de
genre au niveau des intérêts professionnels. Ainsi, la présence moindre de
femmes dans les carrières scientifiques, technologiques, d’ingénierie et de
mathématiques pourrait s’expliquer par un tel processus d’intériorisation de
normes et de valeurs au sein d’une société avec laquelle la personne interagit
et construit son identité. Récemment, trois chercheures américaine (Betlz, Swanson et Berenbaum, 2011) ont
démontré l’influence des hormones sexuelles sur l’intérêt manifeste pour des
carrières orientées vers les choses versus les gens. Un total de 125
participants, âgés de 9 à 26 ans, 67 femmes et 58 hommes, affectés ou non affectés par hyperplasie
congénitale des surrénales (production insuffisante de cortisol et une
surproduction d’androgènes surrénaliens), mieux connu sous l’acronyme
anglophone CAH, se sont vu administré un inventaire d’intérêts professionnels (Occupational Interest Inventory,
OII). Les participants devaient donc
indiquer leur intérêt ou leur désintérêt pour 64 emplois et leurs résultats
étaient rapportés au regard des six dimensions de la typologie de Holland. Les résultats soutiennent l'hypothèse que les
différences de genre sur le plan des intérêts professionnels, plus
particulièrement sur l’orientation, sont dues, en partie, à l’influence
prénatale androgène. Plus spécifiquement, il a été démontré que plus le
l’exposition aux androgènes prénataux était fort chez les femmes, plus ces
dernières optaient davantage pour des carrières orientées vers les choses que
vers les gens. Les auteurs soulignent d’ailleurs que la majorité des femmes qui
poursuivent une carrière en science (et qui sont faiblement exposés aux
androgènes prénataux) vont le faire là où le rapport aux gens est présent
(ex. : médecine). Au niveau des hommes, l’exposition faible ou prononcée
aux androgènes n’a pas eu d’influence significative. Malgré ces résultats, les
chercheures sont d’avis que le processus de choix d’une carrière est complexe
et ne saurait se résumer à des influences hormonales. Toutefois, ces dernières
invitent les professionnels, les décideurs et les chercheurs en développement
de carrière à mieux reconnaître le rôle des facteurs biologiques sur
l’orientation des hommes et des femmes.
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