Dans un article récent du site Psychomedia intitulé "Le contrôle de soi chez les jeunes enfants est prédicteur de la vie adulte" il est question de plusieurs constats qui pourraient s'avérer utiles à connaître chez les conseillers d'orientation, tant d'une manière rétrospective avec la clientèle adulte que plus récente chez la clientèle jeune.
Selon les conclusions citées dans l’article :
· « Les enfants ayant peu de contrôle de soi à l'âge de 3 ans ont plus de risques de différents problèmes à l'âge adulte
· Les enfants qui montraient des signes précoces de maîtrise de soi étaient non seulement moins susceptibles d'avoir développé des addictions ou commis un crime à l'âge adulte mais étaient aussi en meilleure santé et avaient moins de problèmes financiers que leurs pairs plus impulsifs.
· Ceux qui manifestaient moins de contrôle de soi étaient trois plus susceptibles d'avoir différents problèmes de santé (problèmes respiratoires, maladies sexuellement transmissibles, excès de poids, excès de cholestérol, hypertension artérielle). Ils avaient aussi une plus forte probabilité de devenir parents célibataires, de développer des problèmes d'alcool et de drogues et d'avoir des problèmes avec la justice.
· Certains de ces problèmes se développaient dès l'adolescence: ils étaient plus susceptibles d'avoir commencé à fumer vers l'âge de 15 ans, d'abandonner l'école ou de devenir parents précocement. »
Le concept évalué dans cette enquête fut celui de « maîtrise de soi ». Selon la chercheure principale Terrie Moffitt, professeure en psychologie de l’Université Duke, il s’agit d’une « compétence essentielle pour se préparer à ce qui peut arriver, pour envisager ses propres possibilités d'avenir, pour planifier à l'avance afin de se rendre où l'on veut aller, pour contrôler sa colère quand la vie est frustrante ». Notons que cette étude longitudinale portait sur 1000 enfants de Nouvelle-Zélande étendue jusqu’à leur entrée dans la trentaine.
Les différentes recensions d’écrits que j'ai moi-même pu faire sur le sujet associent grandement les enjeux de faible maîtrise de soi à des phénomènes que peuvent aisément relever les conseillers d’orientation lors de leurs interventions quotidiennes :
· Récurrence d’abandons lors de soudaines complexifications des situations rencontrées.
· Difficulté de communiquer sa colère à autrui autrement que par une agressivité compensatoire.
· Recherche de sensations fortes et de risques non évaluées.
· Hausse soudaine et importante des émotions colériques lorsque des propos ou des événements les contrarient.
· Difficulté à combler ses propres besoins en tenant compte simultanément des limites d’autrui.
· Faible empathie à l’égard de ce qui arrive aux autres.
· Évitement et procrastination face à des tâches routinières ou préalables à un plaisir subséquent.
Bien sûr, en conseiller consciencieux, il importe de ne pas considérer ces quelques indices comme des vérités absolues. Face à toutes hypothèses, il est essentiel d’en faire la validation auprès du client que ce soit au-travers d’observations, d’échanges sur des expériences pouvant rejoindre ces indices, puis si la relation de confiance le permet, de lui demander si de tels phénomènes peuvent parfois jouer un rôle au niveau de satisfaction aux études, en emploi ou auprès des autres.
Bonne journée.
Louis
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