jeudi 24 novembre 2011

QUELQUES STRATÉGIES D'INTERVENTION ORIENTANTES ... MIROIR, MIROIR, DIS-MOI QUI JE SUIS !

Bonjour à toutes et à tous,

Je vous fait connaître aujourd'hui une belle création parmi plusieurs des mes étudiantes et de mes étudiants de maîtrise en matière de développement de "STRATÉGIES D'INTERVENTION ORIENTANTES". Il s'agit de l'oeuvre de Chantal Simoneau, étudiante à la maîtrise en carriérologie à l'UQÀM. Vous trouverez ci-dessous le titre de la stratégie proposée, les objectifs visés, le contexte de mise en oeuvre, la procédure possible, les mises en garde requises et bien sûr la source d'inspiration de l'auteure.


Objectif général : L’intervention vise à mettre en lumière le potentiel du client par la connaissance de soi qui lui permettra conséquemment d’activer ses ressources internes lui permettant l’acquisition et l’utilisation d’outils reliés à une technique efficace en recherche d’emploi.
Objectifs spécifiques : Suite à l’intervention, le client devra être capable de :
û  Restaurer et maintenir son estime de soi
û  Déterminer un objectif d’emploi
û  Utiliser de manière efficace les outils en recherche d’emploi


Daniel R. travaille depuis 15 ans à titre de directeur de magasin, pour l’entreprise Marché XYZ. Graduellement, il a gravi les échelons afin d’obtenir ce poste. Son expérience professionnelle se concentre dans le domaine de l’alimentation ou il a commencé il y a déjà plus de 30 ans. Suite à la vente du commerce, Daniel R. s’est vu remplacé, à titre de directeur, au profit d’un des enfants du nouveau propriétaire ayant, sois dit en passant, de l’expérience dans le domaine. Subséquemment, Daniel R. vit intensément les émotions liées à la perte de son emploi. Comme il se définissait davantage par le poste qu’il occupait que par l’ensemble des caractéristiques qui composent sa personnalité, il se retrouve aujourd’hui complètement anéanti. Afin de refaire ses forces, sa conjointe lui a suggéré de prendre un temps de repos (disons l’été) et de remettre à l’automne la recherche d’emploi. L’automne étant arrivé à nos portes, Daniel R. a revu et corrigé son curriculum vitae et commencé la distribution, mais ce, sans succès apparent. À l’extérieur, le sol est maintenant recouvert d’un tapis blanc et Daniel R. est toujours sans emploi. Son niveau de stress augmente et, simultanément, sa marge de crédit. Daniel R. est prêt à tout pour travailler et gagner sa vie, il postule même sur des postes de commis d’épicerie de nuit se disant qu’après tout « c’est par là qu’il a commencé trente ans auparavant ». 


Objectif spécifique #1 : Restaurer l’estime de soi.
Dans un premier temps, nous devons aborder la question de l’identité. Dans le cas de Daniel R. nous savons qu’il s’identifiait d’abord par sa profession et par ricochet, le prestige s’y rattachant. N’ayant plus la possibilité de s’identifier à cette dernière, Daniel R. n’a plus de repères et, qui plus est, sa confiance en soi en souffre. Afin d’aborder la question de l’identité avec le client, nous suggérons l’utilisation de deux miroirs ; l’un brisé et l’autre en parfait état.
              I.      Déposer sur une table devant le client les deux miroirs et demander de choisir celui qui au moment présent, le représente le mieux. Note : Puisque cet homme est intérieurement brisé, il devrait s’identifier au miroir brisé.

            II.      Demander au client ce qu’il voit dans le miroir.
Client : Je ne vois rien.
C.O. : Rien !
Client : Non rien.
C.O. : Vous ne voyez pas l’image d’un homme !
Client : Bof, l’image est brisée.
C.O. : Brisé !

Le but de l’intervention est d’amener le client à réaliser ses propres souffrances, faire remonter à sa conscience le sentiment de trahison ressenti suite au congédiement. Sentiment qui a possiblement engendré son manque d’autonomie, de confiance en soi, mais aussi, qui entretient son cycle de victime (exprimé par la possibilité d’occuper des postes sous-jacents à son potentiel). Le client doit partir de soi (ses valeurs, ses réussites antérieures, son potentiel, ses ressources cognitives, son cercle social) afin de se reconstruire.
          III.      Ultérieurement, lors des rencontres suivantes, lui demander de choisir un miroir et, lorsque son choix se portera sur le miroir en bon état, lui demander ce qu’il y voit.

Client : Je vois quelqu’un de bien.
C.O. : Qu’entends-tu par quelqu’un de bien!
Client : Quelqu’un qui est heureux et puis qui est capable de réussir.
Après vous êtes assuré que les changements effectués chez votre client sont stables (qu’il est en mesure de se percevoir dans un autre rôle que celui de travailleur, de concevoir ses réalisations antérieures, son bagage d’expérience) vous pourrez passer à l’objectif spécifique #2.
Objectif spécifique #2 : Déterminer un objectif d’emploi.
I.        Bilan de compétence

À cette phase l’utilisation du bilan de compétence peut s’avérer être un outil précieux puisque, d’abord ce document permet d’acquérir une confiance en soi par la valorisation des acquis, la connaissance de soi, l’identification des intérêts ainsi que l’identification des points forts et faibles du client.  Puis en second lieu, pour les raisons mentionnées précédemment, permets de se présenter en entrevue avec une confiance et une attitude gagnante.
Note : La question miracle pourrait être une alternative afin d’enclencher le processus de réflexion de manière à déterminer l’objectif d’emploi. Créez un moment de détente ou le client aura le loisir de fermer ses yeux et de se concentrer sur sa respiration. Doucement, mentionnez-lui que vous avez le pouvoir d’enrayer toutes ses insatisfactions au niveau professionnel, de changer le courant des choses. Poser la question : lorsque vous ouvrirez les yeux, qu’allez-vous sentir ou penser ? En quoi ce sera différent ?
Objectif spécifique #3 : Utiliser de manière efficace les outils en recherche d’emploi.
I.        Rédaction d’une lettre de présentation et d’un curriculum vitae en lien avec l’objectif d’emploi principal (à noter qu’il pourrait y avoir un objectif d’emploi transitoire. Il peut s’agir  d’un emploi qui lui permettrait de prendre de l’expérience pour éventuellement atteindre son objectif principal. Il peut aussi s’agir d’un emploi « opportunité » soit une manière d’entrer dans l’entreprise et de se faire connaître).
II.      Exploiter le marché ouvert et caché de l’emploi
III.    Préparation et simulation d’entrevue
IV.    Les relances

Il peut s’avérer judicieux dans un cas comme celui de Daniel R. de fixer un filet de sécurité. Si le besoin en est, nous devons proposer à notre client de consulter un médecin ou un psychothérapeute afin de guérir sa détresse intérieure. Cette même détresse peut l’amener à poser des gestes suicidaires ou, à tout le moins, entretenir son cycle de victime et par ricochet saboter les chances de réussite de toutes démarches professionnelles. Nul besoin de mentionner qu’il est de notre responsabilité d’adopter un comportement éthique, donc être en mesure de reconnaître nos compétences et nos limites et de travailler à l’intérieur de ceux-ci, ce qui s’avère aussi être une forme de respect envers notre client.

Cette idée d’intervention m’est venue suite à une conversation avec un ami. Dû à la vente d’un magasin de la bannière MOMO, le directeur du magasin s’est vu remplacé dans ses fonctions par l’un des enfants du nouveau propriétaire. Dans les petites et moyennes entreprises, il n’est pas rare  qu’une telle situation se produise. L’esprit ou l’idée de l’entreprise familiale prime encore beaucoup et parfois, malheureusement, au détriment de la compétence.

Bonne journée.

Louis Cournoyer

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