lundi 7 mai 2012

QUELQUES STRATÉGIES D'INTERVENTION ORIENTANTES ... De l'infini à soi !

DE L’INFINI À SOI

Catherine Perreault, étudiante à la maîtrise en carriérologie (UQÀM)
Objectif général : Augmenter l’affirmation de soi.
Objectifs spécifiques :
û  Prendre conscience de l’utilisation de l’introjection.
û  Adopter une attitude critique face à l’information qu’il reçoit
Lors de mes expériences de conseillère auprès des jeunes, j’ai souvent remarqué qu’ils utilisaient fréquemment une formulation verbale telle que : ils disent que, eux, on m’a dit que, etc. Ces formulations peuvent témoigner d’une grande influence provenant de l’extérieur ou d’un manque de spécificité. Par exemple, lorsque je demande à un client ce qu’il pense d’une profession, il peut répondre quelque chose du genre : mon ami m’a dit qu’ils font telles tâches, ça à l’air que c’est vraiment plate comme emploi. Dans un tel discourt, il est possible que le client ne donne pas son opinion, mais qu’il rapporte ce qu’il a entendu et il considère cela comme étant son opinion. Donc, lorsqu’un client parle de cette façon il se peut qu’il utilise un mécanisme de défense, soit l’introjection. Alors, il est raisonnable de penser que l’individu ne nous dit pas vraiment ce qu’il pense, mais qu’il ne fait que répéter ce qu’il a entendu autour de lui. Souvent, la personne n’a pas conscience qu’elle parle de cette façon et ainsi, elle n’a peut-être pas réfléchi afin de déterminer ce qu’elle pense vraiment. En tant que conseillère, je pense qu’il est important de s’attarder à savoir le fond de la pensée de nos clients, de savoir ce ou ceux qui les influencent et de quelles façons. De plus, notre rôle est aussi de leur faire prendre conscience des enjeux reliés à ce comportement afin qu’ils puissent le détecter dans le futur. C’est dans cette perspective que j’ai voulu élaborer cette activité.

Pour commencer, lorsque le conseiller remarque chez son client un discourt qui est parsemé de plusieurs signes d’introjection (des pronoms indéfinis ou une opinion qui ne semble pas celle du client) et qu’il tente à plusieurs reprises et en vain de modifier le comportement du client (en lui posant des questions de spécificité, par exemple) il peut être approprié d’apporter cette activité. D’abord, le conseiller fait remarquer le comportement au client en lui disant, par exemple, le nombre de fois qu’il l’à fait pendant une rencontre ou immédiatement après un de ces comportements. Par la suite, le conseiller peut discuter avec le client afin de savoir s’il avait conscience qu’il parlait souvent de cette façon. Le but est de tenter de comprendre ce qui pousse le client à l’utiliser. Est-ce un comportement inconscient? Est-ce que le client l’utilise parce qu’il ne se sent pas outillé pour répondre adéquatement à nos questions? A-t-il peur d’admettre qu’il n’a pas vraiment réfléchi à une question? A-t-il plus confiance aux opinions des autres qu’à ses opinions? À la suite de cette discussion, le conseiller et le client pourront choisir un thème discuté lors de la rencontre pour lequel le client utilisait l’introjection comme étant son opinion. Il pourra prendre du temps hors rencontre pour réfléchir à son opinion sur le sujet en question. De plus, l’activité pourrait aussi demander au client de prendre un sujet relié à sa problématique (une profession, une formation, un besoin, etc.) par jour et tenter d’analyser ce qu’il en pense. Par la suite, il devra identifier sur quoi se base son opinion afin de voir ce qui a pu l’influencer. Ce qui est important dans cet exercice, c’est que le client soit conscient d’où proviennent ces influences. À la rencontre suivante, le conseiller revient sur l’activité afin de voir si le client à trouvé cela difficile de se forger sa propre opinion, a-t-il identifié les sources d’influence, et pourquoi elles ont cette influence sur sa perception. En résumé, les étapes de l’exercice pourraient se résumer avec les 4 étapes suivantes :
§  Prise de conscience du conseiller
§  Faire remarquer le comportement au client
§  Prise de conscience du client, compréhension du comportement
§  Aider le client à adopter une attitude critique face à ce qu’on lui dit
Mes expériences personnelles m’ont permis de constater cet « écart linguistique » auprès d’une jeune clientèle, mais cet exercice peut aussi être utilisé avec d’autres types de clientèles. De plus, lorsque le conseiller remarque que le client utilise ce mécanisme de défense il n’a pas besoin de lui dire qu’il fait de l’introjection, mais seulement de lui expliquer son comportement. Ensuite, selon la motivation du client, il est possible d’ajuster la charge du travail à donner à l’extérieur. Le but de cette activité n’est pas que le client trouve son opinion sur plusieurs sujets, mais bien qu’il prend conscience qu’il est influencé et d’où cette influence provient. Si le client est perplexe face au sujet qu’il pourrait prendre, le conseiller peut lui en proposer quelques-uns et il peut aussi commencer une partie de son devoir, afin qu’il ait déjà des pistes. 
La Gestalt thérapie porte une grande importance à la prise de conscience du soi et d’être en contact avec celui-ci. Pour cette stratégie d’intervention, je me suis inspiré des différents exercices portant sur l’introjection et la confluence présentées dans le livre :

Perls, F. (2001). Gestalt-thérapie. La technique. Techniques d’épanouissement personnel. Montréal : Stanké.

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