vendredi 8 mars 2013

Hormones sexuelles et intérêts professionnels : quel lien ?

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Compte rendu paru dans la chronique sur la recherche en orientation professionnelle Les trouvailles de Louis Cournoyer de l'édition de Août 2012 du magazine L'Orientation, le magazine de l'Ordre des conseillers et des conseillères d'orientation du Québec.


Hormones sexuelles et intérêts professionnels : quel lien ?


Beltz, A., Swanson, J. et Berenbaum (2011). Gendered occupational interests: Prenatal androgen effects on psychological orientation to Things versus People. Hormone and Behavior, 60(4), 313-317.

Les théories du développement de carrière accordent au processus de socialisation une influence prépondérante sur les différences de genre au niveau des intérêts professionnels. Ainsi, la présence moindre de femmes dans les carrières scientifiques, technologiques, d’ingénierie et de mathématiques pourrait s’expliquer par un tel processus d’intériorisation de normes et de valeurs au sein d’une société avec laquelle la personne interagit et construit son identité. Récemment, trois chercheures américaine (Betlz, Swanson et Berenbaum, 2011) ont démontré l’influence des hormones sexuelles sur l’intérêt manifeste pour des carrières orientées vers les choses versus les gens. Un total de 125 participants, âgés de 9 à 26 ans, 67 femmes et 58 hommes,  affectés ou non affectés par hyperplasie congénitale des surrénales (production insuffisante de cortisol et une surproduction d’androgènes surrénaliens), mieux connu sous l’acronyme anglophone CAH, se sont vu administré un inventaire d’intérêts professionnels (Occupational Interest Inventory, OII).  Les participants devaient donc indiquer leur intérêt ou leur désintérêt pour 64 emplois et leurs résultats étaient rapportés au regard des six dimensions de la typologie de Holland. Les résultats soutiennent l'hypothèse que les différences de genre sur le plan des intérêts professionnels, plus particulièrement sur l’orientation, sont dues, en partie, à l’influence prénatale androgène. Plus spécifiquement, il a été démontré que plus le l’exposition aux androgènes prénataux était fort chez les femmes, plus ces dernières optaient davantage pour des carrières orientées vers les choses que vers les gens. Les auteurs soulignent d’ailleurs que la majorité des femmes qui poursuivent une carrière en science (et qui sont faiblement exposés aux androgènes prénataux) vont le faire là où le rapport aux gens est présent (ex. : médecine). Au niveau des hommes, l’exposition faible ou prononcée aux androgènes n’a pas eu d’influence significative. Malgré ces résultats, les chercheures sont d’avis que le processus de choix d’une carrière est complexe et ne saurait se résumer à des influences hormonales. Toutefois, ces dernières invitent les professionnels, les décideurs et les chercheurs en développement de carrière à mieux reconnaître le rôle des facteurs biologiques sur l’orientation des hommes et des femmes.




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