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Pour moi la réponse à ta question repose dans ta question elle-même. L'expression clé étant que le sens *SE CONSTRUIT*. Comme tu l'apercevras clairement dans ma réponse, le sens se construit via un effort proactif fondé sur une inspiration, un déclic, un flash, un repère signifiant. D'où l'importance d'avoir un fil conducteur d'intervention (lors d'une démarche) qui permet au client de (re)découvrir son - sentiment d'efficacité personnel - à même la quête de sens qu'il effectue dans la démarche (accompagné ou pas d'un professionnel), qui le mobilisera ou l'orientera vers un objectif souhaité.
Pour moi la réponse à ta question repose dans ta question elle-même. L'expression clé étant que le sens *SE CONSTRUIT*. Comme tu l'apercevras clairement dans ma réponse, le sens se construit via un effort proactif fondé sur une inspiration, un déclic, un flash, un repère signifiant. D'où l'importance d'avoir un fil conducteur d'intervention (lors d'une démarche) qui permet au client de (re)découvrir son - sentiment d'efficacité personnel - à même la quête de sens qu'il effectue dans la démarche (accompagné ou pas d'un professionnel), qui le mobilisera ou l'orientera vers un objectif souhaité.
L
Le
scénario découlant de la recherche que tu cites démontre comment une motivation
découverte à travers une expérience de vie incite une personne à se mobiliser
pour traquer la faisabilité d’un projet aperçu, osant vouloir croire à cette
quête. Une démarche d'orientation permet de démystifier les raisons plus ou
moins conscientes qui amène quelqu'un à vouloir et pouvoir s'engager, question
de mieux fonder ses raisons de se croire et d'y croire. Suite à une pareille
étincelle de sens, certains s'y engagent moins que plus (locus de contrôle
externe) pour toutes sortes de raisons. D'autres s'y engagent plus
systématiquement (locus de contrôle interne). Dans les deux cas l'aide d'un
c.o. peut valider ou consolider l'élan en question. S’écouter ou ne pas
s’écouter, LÀ est la question sur laquelle la personne va devoir s’entendre et
pour laquelle plusieurs raisons pour ne pas aller de l'avant se superposent
bien souvent.
Le
défi du c.o. est d'avoir une méthodologie d'intervention qui permettra à son
client de construire le sens de son projet, qu'il soit déjà relativement
définit ou pas du tout. L'implication du client dans sa démarche est une clé
incontournable pour permettre au sentiment d'efficacité personnel de naître à
travers ce travail sur lui, permettant toutes sortes de prises en charge
compréhensives pour raffermir les objets de sens et dénouer les différents
nœuds d’empêchement. Plus on permet cet espace, plus on alloue du temps à cet
apprivoisement de soi vers le choix dans une démarche, plus la personne
« collera » ou adhèrera à SON projet, parce que ce processus lui
appartiendra plus "fond-a-mentalement". La personne sera armée d'une
motivation accrue, d'une meilleure connaissance de sa cause, pour faire face
aux défis inhérents que comporte n'importe quel projet désiré: comme
un héros qui doit braver les défis de sa quête. Tout projet désiré comporte
cette dose d'aventure et d'équivoques à braver. Mon approche contraste avec une
approche plus prescriptive ou technique, où le client semble plus venir
emprunter la voie/x de son conseiller qui semble mieux savoir que lui. Notre
mission professionnelle pointe justement l'importance de rétablir l'autonomie
socio-professionnelle de nos clients: pas une mince tâche et loin de se limiter
aux dimensions plus techniques de notre travail. Plus cette prise en compte
identitaire est véritablement habitée ou incarnée par le client dans sa
démarche, plus ce tremplin disposera une proactivité pour -VOULOIR- se
retrouver dans un rôle-projet, plus authentiquement. « Faire ce qu’on Est »,
voilà l’enjeu qui mène au Flow, autre
notion orientant le capacité d'une personne à *savoir-s’orienter*.
Lorsque ce sens manque à l'appel et qu'on cherche tout de même à fonctionner dans le monde, au nom de raisons, aussi rationnellement convaincantes soient-elles, la santé mentale et/ou physique en écope tôt ou tard de façon plus ou moins flagrante. Fournir un effort indépendamment de son potentiel est faisable mais plus coûteux, d'une façon ou d'une autre. Rappelons aussi que notre époque a de quoi désorienter le moindre germe de sens pas assez assumé. Obnubilé par les nombreuses promesses de projets-clé-en-main-tout-cuits-dans-l'bec-à-rabais, miroités sur les 1001 panneaux réclames qui l'entoure, l'humain est facilement dévié de sa quête de sens. Cette quête constitue pourtant l'ultime preuve de son droit à la liberté et à l'épanouissement, telle que prescrit par la charte des droits et libertés de la personne. À défaut de bien se connaître et se sentir, notre regard est facilement orienté à l'extérieur de soi (locus de contrôle externe), comme si une réponse indépendante de soi pouvait répondre à soi. N'est-ce pas cela qu'on apprend à l'école, à répondre à des attentes indépendantes de soi, renforçant -l'état agentique- qui nous dévie de cette écoute de soi ? Certaines initiatives (LA réforme scolaire, l'approche orientante) ont pourtant été mises en place pour pallier à cette culture de "gobe-régurgite-à-sens-unique", avec un succès mitigé...
On
peut donc résumer ce travail ou défi de construction de sens à une -quête- plus
ou moins vertigineuse et laborieuse que le personne choisit d'assumer, au nom
d'une main mise toujours plus grande sur le sens de ses capacités, pour mieux
s'y voir et s'y comprendre d'abord, et mieux s'y prendre ensuite.
Voir
aussi l'économiste (prix Nobel) Amartya Sen et ses travaux
sur le développement humain et l'économie du bien-être pour comprendre les
variables environnementales qui devraient également venir contribuer à l'essor
du potentiel ou du sens humain au travail. Comme quoi la volonté individuelle
doit autant (sinon plus..) être appuyée par les différentes instances sociales
qui nous chapeaute. Nos institutions sociales devraient idéalement être
accueillantes de l’expression des "capabilités"
individuelles (ou du potentiel). Permettre cet élan individuel nourrirait le
tissu social d’une contribution plus engagée et plus intelligemment productive
(!) favorisant un renouvellement plus authentique des acteurs sociaux. Au lieu
de continuer à admirer passivement une
élite d’actualisé(e)s, cette perspective humaniste propose un moteur
socio-économique qui favoriserait l'actualisation de soi pour tous les
citoyens. Fonctionner dans la société sans son potentiel déshumanise le monde
du travail et coûte cher. Sans cette place laissée à l’originalité individuelle
motivée, les modèles de fonctionnement sociaux (voir la réforme de l’assurance
chômage par exemple) contraindra toujours plus à suivre une voie tracée
d’avance (i.e. s’orienter qu'à partir des emplois d’avenir par exemple).
Cette voix/e est vouée à une endogamie socio-économique, répondant à des
prérogatives économiques potentiellement déshumanisantes. L'homme au service de
l'économie (au lieu de la perspective inverse proposée par Amartya Sen) empêche
un renouveau social plus authentique. Notre monde est pourtant si assoiffé de
l’urgence d'agir autrement face aux nombreux défis qui frappent insidieusement
l’humanité, sans
qu'on s'en rende compte. Einstein nous avait déjà d'ailleurs bien dit que
"La manière de penser qui a généré un problème ne pourra jamais le
résoudre". D'où l'importance de sortir de nos sentiers battus réflexifs.
Loin
d’être un caprice lié à notre seul appétit professionnel, l’Orientation du
potentiel individuel est le seul gage d’une renaissance durable pour notre
monde en manque d’humains vraiment engagés à y contribuer de leur unicité. Se
sortir du fatalisme ambiant, de la désillusion généralisée
est impératif. À force de négliger le potentiel humain, de
"l'autrucher", on perd le sens de ce que veut dire être humain et on
se met à prendre les discours dominants pour acquis, y obéissant aveuglément.
Là encore, Einstein nous disait que "La perfection des moyens et la
confusion des buts semblent caractériser notre époque". D'où l'importance
de faire du Sens une question de survie, pas de caprice comme l'entendent bien
souvent les tenants de l'hégémonique "réalisme" économique, comme
s'ils parlaient au nom d'une loi de la nature alors que c'est une loi bien
humaine qui est urgent de réformer pour rétablir l'équité et l'équilibre parmi
nous.
Pour moi l’acte orientant a définitivement un potentiel écologique pour notre place sur cette planète. Poser la question pour savoir comment l’individu construit le sens de son projet, c’est répondre au défi « humani-terre » actuel. L’acte orientant a ce potentiel de trait d’union pour passer d’une société é« g »ologique à une société écologique. Certains taxeront cette vision d’utopie. Je suis d’accord. Mais négliger le potentiel humain en le casant au lieu de l'émanciper à tout prix nuit à la vitalité de nos structures de participation sociale. On a pas les moyens de s’orienter autrement, sous peine de voir l’humanité s’auto-détruire derrière un fonctionnalisme opérant qu'au nom de la sacro-sainte loi de la croi$$ance économique, en train de déséquilibrer tous les systèmes vitaux de notre planète et de notre civilisation sujette à un désinvesti$$ement croissant du tissus social au profit d'intérêt$ privés, alors qu'il n'y a jamais eu autant de riche$$es dans l'histoire de l'humanité.. Trouvez l'erreur.
En guise de clin d’œil aux détracteurs de ma perspective : qui aurait cru que Mandela serait un jour président de son pays et aujourd'hui parmi les plus adulés de ce monde, maintenant décédé ? Sa vision initiale du monde fut d'abord jugée subversive et terroriste au point d’avoir été incarcéré pendant 30 ans ! Tant que les c.o. n’auront pas cette même ferveur pour leur utilité sociale, comme le peuple sud-africain l'a eu pour appuyer la vision révolutionnaire de Mandela, notre cause professionnelle demeurera bêtement fonctionnaliste, au lieu de devenir un nouveau vecteur de justice sociale qui se défendrait au nom de l'éducation à la protection des besoins d’Orientation du public.
Érick Beaulieu
conseiller d'orientation
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Louis Cournoyer, Ph.D., c.o.
Professeur, counseling de carrière
Université du Québec à Montréal
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