jeudi 16 janvier 2014

Vécu poétique d'une personne dépressive : une vue de l'intérieur subjectif pour les professionnels de l'orientation et du développement de carrière

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La dépression, c'est pas très jo-jo, mais ça existe et ça fait partie de notre quotidien de professionnel en développement de carrière et orientation professionnelle. En fait, si l'on se fie aux statistiques, cela devrait faire partie de notre vie ou de celle d'un proche au-travers d'une vie. À ce propos, sur un blogue portant sur la santé mentale, j’ai trouvé ce court texte d’Amie Merz, conseillère thérapeutique en pratique privée de Saint-Louis, au Missouri. Le texte s’intitule : Un poème dépressif : vécu d’une personne dépressive.

Pourquoi s'intéresser à un tel texte ? Parce qu'il reflète l'expérience d'impuissance intérieure de bien des gens que l'on voudrait aider concrètement, activement, mais qui ont d'abord besoin d'être respectée, considérée. 

Acceptez-le dites-vous ?
Passez à autre chose ?
Si seulement c’était si simple que cela.
Je sais que ce n’est pas rationnel, que cela ne fait pas de sens, mais cela ne signifie pas que je puisse tout simplement l’arrêter.
Une partie de mon cerveau me dit que je suis de mauvaise humeur sans raison, mais une autre partie me dit qu’il doit bien y avoir une raison.
Je veux juste m’envelopper les couvertures par-dessus la tête.
Je ne veux pas essayer. Je ne veux pas me lever, m’habiller et sortir dehors en affichant un visage heureux pour satisfaire tout le monde.
Je n’ai pas envie de vous répondre « bien » lorsque vous me demanderez comment je vais.
Je tiens à courber l’échine.
J’ai envie de pleurer sans raison.
Est-ce ma dépression qui vous bouleverse ?
Et bien, moi-aussi elle me bouleverse.
Je n’aime pas être comme cela, je ne l’ai pas cherché.
Je ne comprends pas.
Je voudrais bien me sentir mieux, mais je sens constamment un poids lourd qui me retient vers le bas. C’est tellement difficile.
Je souhaite être nourrie d’une énergie de guérison et ainsi me soigner pour toujours. Je ne veux plus me sentir comme cela.
C’est un mal invisible que les gens ne comprennent pas. Moi-même je le vis à tous les jours et je ne comprends pas.
Je voudrais bien vous dire comment m’aider.
Je voudrais me faire dire ce dont j’ai besoin.

J’aimerais qu’il en soit ainsi.  

Louis Cournoyer. Ph.D., .co. 
Professeur - Counseling de carrière
Université du Québec à Montréal 



Louis Cournoyer, Ph.D., c.o.
Professeur, counseling de carrière

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