mercredi 21 mars 2012

QUELQUES STRATÉGIES ORIENTANTES : Partir du bon pied !

PARTIR DU BON PIED

Marjorie Morin, étudiante à la maîtrise en carriérologie (UQÀM)

Objectif général : Modifier le comportement de la personne aux prises avec un comportement addictif.
Objectifs spécifiques :         
û  Diminuer les liens entre les émotions et la consommation d’alcool;
û  Identifier clairement les changements que la personne souhaite réaliser;
û  Mobiliser l’intérêt, la motivation à passer à l’action.

Un homme âgé de 45 ans n’arrive plus à contrôler sa consommation d’alcool, ce qui affecte sa vie personnelle et professionnelle, et décide de consulter puisqu’il désire mettre fin à cette dépendance.
D’ailleurs, cette situation a causé une diminution de son rendement au travail, entre autres, par le manque de concentration, ses retards et ses absences à répétition. De plus, ses réactions agressives envers ses collègues de travail ainsi que son patron ont occasionné son congédiement et depuis lors, il est prestataire de l’assurance-emploi. Pour cette personne, le fait de se retrouver sans emploi, occasionne une plus grande dépendance à l’alcool.
Effectivement, le besoin de consommer passe avant tout, et ceci, au détriment des autres dépenses importantes. Il fait face à un endettement important et l’équilibre budgétaire de la famille se retrouve en danger. Le contexte familial est donc instable, ce qui le rend plus anxieux.
Étant donné les ressources financières limitées, il ne peut plus sortir, sa vie est réduite à demeurer chez lui et à boire, donc à s’isoler. Il subit les préjugés de son entourage puis se sent seul et incompris dans cette situation. Il ne se sent pas en mesure de faire face à des situations difficiles et tant il a le moral à plat, il fait donc face aux réalités de la vie par une plus grande consommation d’alcool.
Il voit le marché du travail très négativement, car il pense que ce dernier ne peut rien offrir à un « alcoolique ». D’un autre côté, il aimerait réintégrer le marché du travail, mais il est conscient qu’il n’est pas apte à débuter un nouvel emploi dans sa condition. En effet, tant que cette dépendance perdure, il lui sera bien difficile de trouver un autre emploi.

Cette personne désire sortir de l’alcoolisme, ressent le besoin de reprendre sa vie en main et de se réajuster socialement. C’est donc dans un esprit de confiance qu’il se sent prêt à changer puis décide de consulter afin de trouver une solution qui lui permettra de s’épanouir sur le plan personnel et professionnel.

Dans ce cas, la phase II de l’entretien motivationnel sera appliquée lors de l’intervention puisque le client démontre qu’il désire effectuer un changement de comportement selon les priorités établies et la confiance en sa capacité de mener à bien ce projet.
L’entretien est non directif et centré sur le client pour renforcer l’engagement au changement de celui-ci et le soutenir dans la mise en œuvre d’un plan de changement.

Le conseiller d’orientation débute d’abord par récapituler, à l’aide d’un résumé, la situation du client. Ceci lui permettra d’énoncer les motifs du désir de changer du client, en considérant ses réticences et son ambivalence. Par la suite, une question-clé soit, une question ouverte, doit être posée au client afin qu’il songe au changement qu’il doit effectuer. D’ailleurs, ces questions doivent être posées tout au long de l’entretien pour permettre une exploration plus approfondie de son projet et clarifier ses pensées. À la demande du client, le conseiller d’orientation peut informer et conseiller celui-ci, selon son expertise, par rapport à certaines recommandations ou des options en lien avec son plan de changement. En dernier lieu, le conseiller d’orientation doit négocier le plan de changement avec le client en 1) fixant des objectifs, 2) en tenant compte des options de changement, 3) construire le plan, et 4) obtenir son engagement pour ce projet.







Avant d’entamer la phase II dans un processus d’intervention, il est important de bien distinguer la disposition au changement du client. Certains signes sont perceptibles dans son discours énonçant qu’il est effectivement prêt pour un changement : la diminution de la résistance ; l’affaiblissement de la discussion autour du problème ; la résolution ; le discours-changement ; les questions sur le changement ; l’anticipation ; et l’expérimentation d’actions.
De plus, selon le modèle des étapes du changement de Prochaska et Di Clemente, le conseiller d’orientation doit d’une part, veiller à ce que le client se retrouve bien dans le stade décision du modèle afin d’entamer la phase II de l’entretien motivationnel puisque ce stade indique le désir de changer. D’autre part, la négociation du plan de changement doit s’effectuer au stade action du modèle, phase où le client adopte des moyens pour changer.
Il y a certains risques auxquels il faut être vigilants au cours de la phase II. Ils sont au nombre de trois soit, sous-estimer l’ambivalence, la prescription d’un plan qui ne convient pas au client (surprescription) et ne pas fournir le support adéquat au client (défaut d’orientation).

Enfin, puisque l’entretien motivationnel peut être combiné à d’autres approches dans le but d’aider le client dans son processus de changement, le modèle du Trèfle chanceux de Jacques Limoges peut être une option à considérer par le conseiller d’orientation pour éviter que le client soit hors de l’espace vocationnel durant une longue période.
Limoges, J. (2003). L’orientation et les groupes dans une optique carriérologique. GGC éditions (nouvel éditeur).

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