lundi 4 juin 2012

Ségrégation scolaire et orientation professionnelle : une analyse de la question.

Plus l’offre est diversifiée, plus les logiques de choix des parents sont stimulées, plus la ségrégation scolaire augmente.

Il s'agit ici d'un lien Internet portant sur un entretien avec le sociologue Pierre Merle sur le site de l'OBSERVATOIRE DES INÉGALITÉS.

Voici quelques passages intéressants :

  • Les indicateurs de ségrégation sociale et académique (c’est-à-dire selon le niveau scolaire des élèves), varient dans le même sens. Des pays comme la Finlande ont une ségrégation sociale faible et une ségrégation académique faible. A l’inverse, l’Allemagne, l’Autriche et la France ont une ségrégation académique et sociale forte. Les ségrégations académique et sociale culminent dans des pays en voie de développement tels que la Turquie et le Brésil en raison de la faiblesse des classes moyennes qui favorisent l’existence d’établissements populaire d’une part, bourgeois d’autre part; 

  • L’école finlandaise qui constitue un modèle stimulant : faible ségrégation sociale et académique, vrai collège unique, absence de secteur privé, source d’une ségrégation sociale et académique plus forte. En Finlande, il y a aussi peu de différences d’offre scolaire entre établissements et donc peu de raisons pour les parents d’en changer. L’exemple allemand, totalement différent, est aussi intéressant.

  • Dans la réalité, la mesure du recrutement social des collèges permet de découvrir une différenciation sociale considérable. Je donne des exemples précis de ghettoïsation par le bas de collèges populaires, essentiellement de l’éducation prioritaire, totalement désertés par les catégories moyennes et aisées et, inversement, des collèges situés dans les beaux quartiers, au recrutement très aisé, surtout les établissements privés. Dans les faits, le collège unique n’existe pas en raison de la ségrégation urbaine et de la politique de dérogations à la carte scolaire qui a accentué au-delà de la ségrégation urbaine la ségrégation sociale des établissements.

  • Dans les classes, il y a de moins en moins de "locomotives", de bons élèves qui favorisent les "effets de pairs" positifs, source de progrès scolaires pour les autres élèves. Ce n’est pas en soi la politique d’éducation prioritaire - « donner plus à ceux qui ont moins » - qui pose problème mais la labellisation des établissements. Elle fait fuir les enfants d’origine moyenne et supérieure. La politique d’éducation prioritaire qui consiste à diminuer le nombre d’élèves par classe est tout à fait pertinente. Mais elle est menée de façon trop limitée. Il reste l’effet négatif de la labellisation qui réduit la mixité académique et sociale.

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