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De la lecture à la pratique ...
VAINCRE LA DÉPRESSION: UNE ÉTAPE À LA FOIS.
VAINCRE LA DÉPRESSION: UNE ÉTAPE À LA FOIS.
Compte-rendu de l'ouvrage
Addis, M.E. et C.R. Martell (2009). Vaincre la dépression. Une étape à la fois. Traduction de J-M Boisvert et M-C Blais de «Overcoming depression one step at a time» (2004). New Harbinger Publications, Inc. ISBN : 978-2-7619-2667-6
Produit par :
Véronique Landry
Finissant à la maîtrise en carriérologie, UQÀM
Sous la direction :
Louis Cournoyer, professeur
Université du Québec à Montréal
N.B. Le texte qui suit peut être téléchargé à partir du site Orientaction à l'adresse URL suivante : CLIQUEZ ICI !
1. Reprendre le pouvoir.....c'est
possible !
Les conseillers et conseillères en orientation auront,
au cours de leur pratique, à répondre à différents besoins, à composer avec
différentes clientèles et assurément faire face à de multiples
problématiques. Une problématique bien
présente dans notre société est la dépression.
La dépression touche de plus en plus de personnes et plusieurs de nos
clients et clientes y sont ou y seront confrontés. Notre clientèle, par les enjeux qu'elle vit
au moment de la démarche avec nous, est très fragile et vulnérable. En effet, il peut arriver qu'elle se sente
mêlée, désorientée, qu'elle manque d'estime et de confiance en elle, qu'elle
voit toute action comme un fardeau, qu'elle vit des peurs reliées à sa
situation, qu'elle entrevoit très peu de solutions pouvant améliorer sa
situation, etc. C'est pourquoi il sera
primordial pour un conseiller ou une conseillère en orientation d'être en
mesure de bien reconnaitre les symptômes d'une dépression et de s'outiller
adéquatement afin d'accompagner efficacement cette clientèle dans leur
processus.
Plusieurs approches se sont penchées sur la
problématique de la dépression. Ces approches ont chacune leur propre vision
sur les interventions appropriées avec les personnes dépressives. Addis et Martell prônent la démarche
d'activation comportementale, démarche découlant de la thérapie cognitive. La démarche d'activation comportementale a
fait ses preuves au niveau de son efficacité et plusieurs recherches ont
démontré qu'elle pouvait faire diminuer de manière significative les sentiments
dépressifs. La démarche d'autoactivation
se veut une démarche simple mais efficace.
Ce texte traite du livre «Vaincre la dépression. Une étape à la fois.» de Michael E. Addis et
Christopher R. Martell, traduction française de 2009 d'un ouvrage de 2004. Ce livre est un guide pour aider les
personnes à déterminer les sphères de leur vie où elles peuvent intervenir et aussi
aider à mieux comprendre leurs comportements habituels dans les moments de
déprime pour ainsi les remplacer par des comportements plus efficaces. Ces petits changement amèneront, étape par
étape, les personnes à reprendre pouvoir sur leur vie et ainsi surmonter leur
dépression.
2. Qui sont Michael E. Addis et Christopher R.
Martell ?
Michael E. Addis est professeur
associé en psychologie dans une université aux États-Unis (Clark University à
Worcester). Dr Addis optient en 1987 un
B.A. de l’Université de Californie et un Doctorat à l’Université de
Washington. Il a été récipiendaire de la
bourse du Nouveau chercheur pour la promotion de la thérapie comportementale et
le Pris David Shakow pour avoir contribué à la science et à la pratique de la
psychologie clinique de l’American Psychologie Association. Il agit, depuis plusieurs années, à titre de superviseur clinique de thérapeutes qui utilisent
l’approche d’autoactivation.
Christopher R. Martell est aussi
professeur associé en psychologie clinique mais à l’Université de
Washington. En plus de sa tâche de
professeur, il effectue de la pratique privée à cette même université. Dr Martell a obtenu un Doctorat en psychologie
clinique en 1988. Travaillant auprès de
clientèles diverses, il a développé une expertise auprès des personnes
dépressives, anxieuses et vivant des problèmes relationnels. Il a toujours eu une passion pour la
psychologie empirique, plus particulièrement au niveau du comportement et des
interventions cognitivo-comportemental.
Il a participé à plusieurs recherches notamment sur l’activation comportementale
et est aussi auteur de plusieurs ouvrages.
Le Dr Addis et le Dr Martell ont
travaillé ensemble sur plusieurs projets.
D’ailleurs, ces dernières années, ils ont collaboré à une importante
recherche qui démontre que l’autoactivation est très efficace pour mettre fin à
la dépression.
3. Compte rendu commenté de l'ouvrage d’Addis et
Martel (2009)
L'ouvrage comprend 238 pages. Il est divisé en trois parties et ces trois
parties sont divisées au total en 9 chapitres.
Les chapitres 1 et 2 nous amène à avoir une meilleure
compréhension de ce qu’est la dépression.
Les chapitres 3, 4 et 5 proposent des outils pour mettre fin à celle-ci. Les chapitres 6, 7, 8 et 9, quant à eux exposent, des moyens concrets pour intégrer
l’activation au quotidien et vaincre la dépression.
La chapitre 1 s'intitule Comment la dépression agit-elle ?
Dans ce chapitre, les auteurs
expliquent leur vision de ce qu’est la dépression et décrivent en quoi
consiste la démarche d’autoactivation.
Addis et Martell décrivent la démarche d’autoactivation comme un passage
à l’action. L’objectif de cette démarche
est d’amener la personne à reprendre du pouvoir sur sa vie. Ils insistent sur le fait que la dépression
n’est pas seulement liée à des éléments intérieurs à la personne. D’autres facteurs peuvent ainsi causer et
maintenir la personne en dépression. La dépression
est un problème complexe dans lequel nous retrouvons plusieurs facteurs
(biologiques, comportementaux, cognitifs et interpersonnels). En fait, ce qui résume bien la vision des
auteurs est que la dépression est un problème entre la personne et sa vie. Selon eux, la dépression est un problème qui
peut se résoudre avec des moyens simples.
Par contre, des moyens simples n’indiquent pas nécessairement que ce
sera une démarche facile, surtout lors de moments où la personne est plus
fragile. C’est avec de petits
changements au niveau des habitudes et comportements que la personne pourra
voir des retombées au niveau de son humeur. Quatre étapes sont proposées pour
vaincre la dépression : 1) comprendre le fonctionnement de la dépression
(relation entre ce que l’on fait et comment on se sent), 2) repérer les
domaines de sa vie dans lesquels nos réactions à la dépression nous nuisent et
apprendre à modifier ces réactions, 3) apprendre à affronter les situations
difficiles au lieu de les éviter et 4) s’attarder aux situations de notre vie
qui peuvent avoir ou avoir eu un impact sur notre dépression. Ces quatre étapes seront abordées tout au
long de cet ouvrage. En résumé, ce chapitre amènera la personne à avoir une
meilleure compréhension de l’approche proposée en ayant une explication de ce
qu’est la dépression selon leur vision, en comprenant les différentes étapes à
franchir pour vaincre la dépression, en soulevant des questionnements
qu’habituellement la personne va avoir dans cette situation et en amenant la
personne à identifier, au travers d’exercices et de pistes de réflexion, ses
propres symptômes, ses réactions habituelles en moments plus difficiles ainsi
que les habitudes du passé pouvant avoir un impact sur la dépression.
Le chapitre 2 s'intitule Reconnaître ses habitudes et faire place au changement. Ce chapitre se veut un guide pour amener
la personne à reconnaître ses habitudes ou schémas de comportement. Il aidera celle-ci à prendre conscience de ses
actions quotidiennes ainsi que ses répercussions sur son humeur. Ensuite,
la personne pourra changer ses habitudes dites «dépressives» par des
habitudes plus positives pouvant apporter à la personne plus de joie et de
bonheur. La personne sera amenée à
compléter une grille d’autosurveillance des activités et de l’humeur pour
ensuite analyser ce qui en ressort. L’objectif
de cet exercice est d’aller chercher de l’information sur les habitudes
négatives sur l’humeur ainsi que trouver des moyens qui aideront la personne à
vaincre la dépression. Sept étapes sont
décrites pour aider à atteindre ces objectifs : 1 : Quels sont
les comportements et situations qui vous dépriment ? 2 : Lorsqu’ils sont identifiés, trouver
des comportements alternatifs en effectuant un remue-méninge. 3 : Choisir les comportements
alternatifs et prévoir à quel moment les adopter. 4 : Apporter une
attitude de chercheur. 5 :
Essayer les nouveaux comportements et observer les effets. 6 : Évaluer les résultats de
l’expérience. 7 : Continuer de faire de nouvelles expériences. Il
sera important d’expérimenter et de répéter les nouvelles expériences pour
arriver à obtenir de l’information fiable sur les activités qui améliorent
votre humeur.
Le chapitre 3
intitulé Éviter les pièges et se
remettre sur la bonne voie traite de l’évitement. Les auteurs caractérisent l’évitement comme
une composante clé du traitement de la dépression. Dans ce sens, ce chapitre a pour objectif
d’aider la personne à bien comprendre ce qu’est l’évitement, à reconnaître ses
propres comportements et à apprendre des techniques simples pour aider à traiter
la dépression. Addis et Martell utilisent l’acronyme anglais TRAP pour décrire l’évitement, aussi appelé piège. On y retrouve un élément déclencheur (Trigger), une réponse (Reaction) ainsi qu’un schéma
d’évitement (Avoidance Pattern). Les auteurs expliquent dans ce chapitre que
l’évitement est un comportement qui peut être subtil et inconscient. La personne comprendra donc qu’à court terme,
l’évitement peut amener des retombées positives (échapper par exemple à une
expérience, une émotion ou une sensation désagréable). Mais à long terme, les retombées seront
davantage négatives et elles risqueront d’aggraver la situation. C’est par la réalisation de petits exercices et
de pistes de réflexion que les auteurs amènent les personnes non seulement à
identifier leurs propres comportements d’évitement, à distinguer l’évitement
approprié et problématique en examinant les circonstances et les conséquences,
mais aussi à trouver des solutions alternatives possibles afin d’affronter ce
qui fait peur.
Le chapitre 4
a pour titre Passer à l'ACTION : les
premiers pas vers le changement. Son
objectif premier est d’amener la personne à prendre du recul et effectuer des
prises de conscience au niveau de sa dépression. Son second est d’amener la personne à trouver
des comportements alternatifs afin de changer les habitudes néfastes de la
personne en dépression. Les auteurs proposent une méthode, sous l’acronyme
ACTION, qui aide à l’introduction du changement dans les habitudes liées à la
dépression. Chaque lettre représente une
étape pour se garder dans la bonne voie : A (porter une Attention particulière à votre humeur et à vos
comportements), C (Choisir
des comportements alternatifs), T (Tester
vos comportements alternatifs), I (Intégrer
les changements profitables dans votre vie), O (Observer les résultats) et N (Ne pas baisser les bras et évaluer les résultats). Pour
chacune des étapes, les auteurs intègrent des exemples concrets qui facilitent
la compréhension de celles-ci. Aussi,
quelques exercices et pistes de réflexion sont suggérés pour aider la personne
à mieux se positionner et appliquer chacune de ces étapes. Les auteurs mettent surtout
l’accent ici sur la reprise de pouvoir concernant sa dépression. Il est important de retenir qu’à chaque
instant, nous avons le choix de plusieurs options. Il suffit de s’arrêter, d’y réfléchir et de
l’essayer. La personne doit se fixer des
objectifs simples et réalisables. Se
mettre la barre trop haute pourrait amener du découragement.
Le chapitre 5
s'intitule Cesser de s'inquiéter de son
enfant intérieur et développer son
adulte extérieur. Chez les personnes
déprimées, la rumination est un type de pensée assez fréquent. Les auteurs définissent dans le livre la
rumination comme : « l'activité de déterrer et ressasser les évènements
négatifs du passé, les pensées et sentiments douloureux ainsi que les inquiétudes
qui y sont associées» (p. 121). Elle
peut se présenter de plusieurs façons dont s'inquiéter, broyer du noir,
retourner encore et encore un problème dans sa tête, être obsédé par quelque
chose, analyser ou penser à quelque chose de façon excessive et même s'énerver
longtemps à propos d'un problème. Ce chapitre s'arrête non seulement sur la
définition de ce qu'est la rumination mais aussi sur les conséquences négatives
qu'elle peut engendrer ainsi que sur les étapes pour cesser celle-ci et mettre
fin à la dépression. Lorsqu'une personne rumine, elle sera moins apte à
résoudre ou à surmonter des problèmes.
Plusieurs recherches démontrent qu'une manière de résoudre des
problématiques est d'analyser en profondeur la situation. Par contre, il devient mêlant de distinguer
la résolution de problèmes et la rumination.
Hors, ruminer amène plusieurs conséquences négatives chez la
personne. Par exemple, elle aura
tendance à se critiquer constamment, elle diminuera sa confiance à elle, elle
sera moins optimiste, elle sera moins en contact avec son environnement (être
présent dans le ici et maintenant) et elle vivra dans le passé. Comment peut-on gérer la rumination ? Il faut tout d'abord que la personne prenne
conscience qu'elle rumine. Ensuite, elle
devra trouver des comportements qui viendront remplacer la période de
rumination. Pour se faire, les auteurs
parlent du truc de 2 minutes et de l'acronyme SAAR qui signifie Signal d'Action AntiRumminage. La rumination étant le signal d'alarme pour
passer à l'action et changer de comportement.
Le chapitre 6
a pour titre Apporter des changements
une étape à la fois. En dépression,
le niveau d'énergie chez la personne sera moindre et certaines tâches à
effectuer peuvent devenir aux yeux de cette personne infaisables ou même
insurmontables. Dans ce chapitre, la
personne apprendra à décomposer une activité ou une tâche en plus petites
composantes afin de ne pas se décourager à la vue de ce qu'elle aura à
effectuer. C'est par des exercices et
des pistes de réflexion que la personne sera amenée à identifier les tâches difficiles
à accomplir lorsqu'elle est déprimée. Elle
devra ensuite identifier un but ou un objectif à atteindre pour le décortiquer
en petites étapes simples et réalisables.
De plus, l'utilisation de l'échelle de malaise, qui consiste à classer
les tâches les moins stressantes au plus stressantes, aidera la personne à y
aller étape par étape et ainsi vivre des succès et avoir le goût de continuer. Enfin, il sera important de réévaluer le
processus une fois que la tâche sera accomplie.
Le chapitre 7
s'intitule Se libérer de sa dépendance à
l'humeur. Dans les cultures
occidentales, on croit et on nomme que les comportements sont dictés par
l'humeur et les émotions. Ici, dans cet
ouvrage, on nous indique que les émotions et les humeurs sont importantes mais
qu'en contrepartie, elles peuvent aussi avoir des conséquences négatives. Les auteurs insistent sur le fait que l'on ne
doit pas nécessairement toujours laisser l'humeur et les émotions guider nos
actions. Il faut plutôt apprendre à
guider ses comportements en focussant sur les objectifs à atteindre et non sur
l'humeur ou l'émotion du moment. Dans ce
chapitre, la personne sera amenée à déterminer dans un premier temps si
l'humeur guide ses comportements.
Ensuite, elle devra trouver des solutions de rechange et définir ses
objectifs afin d'agir de manière proactive (poursuivre son objectif peu importe
l'humeur qu'elle aura). Pour établir ses
objectifs, il sera important de vérifier s'ils sont concrets ou précis et de distinguer
les objectifs à court et long terme. Six
étapes sont présentées afin d'aider la personne à atteindre ses objectifs à
court terme : définir un objectif clair, déterminer les étapes nécessaires à
l'atteinte de l'objectif, organiser les étapes selon un ordre logique,
s'engager à accomplir chaque étape, accomplir une étape, peu importe son humeur
et se féliciter après chaque étape accomplie.
Pour les objectifs à long terme, les exercices amèneront la personne à
les identifier et les évaluer pour savoir s'ils sont réalisables et désirables
aux yeux de celle-ci.
Le chapitre 8
intitulé Mener la vie souhaitée porte
sur les stratégies pouvant permettre à la personne, suite à la dépression, de
gérer les moments plus difficiles et d’éviter les rechutes. Aussi, la personne sera en mesure d’appliquer
le principe d’autoactivation dans d’autres domaines de sa vie. Dans la vie de tous les jours, nous serons
régulièrement confrontés à des situations où évènements affectant notre humeur
et des émotions intenses pourrons y être associées. Les probabilités de rechute
sont plus grandes chez les personnes ayant déjà eu un épisode de dépression
majeure. C’est pourquoi il sera
essentiel pour ces personnes de prendre l’habitude d’être proactif et de
s’activer dans chacune des sphères de sa vie.
Voilà le message central de cet ouvrage.
Peu importe les évènements du passé, la personne a du pouvoir sur son
avenir. Plusieurs déclencheurs peuvent
venir réactiver le sentiment de déprime.
Ce chapitre met l’importance sur le fait que l’on doit agir selon ce que
l’on valorise. Pour ce faire, nous
pouvons, avec l’aide d‘exercices, relever les comportements que l’on veut
éviter et les comportements qui inspirent le respect pour nous. Les
auteurs abordent l’approche centrée vers la résolution active de problème. Cette approche préconise qu’il n’est pas
nécessaire de savoir pourquoi il y a un problème pour le résoudre, mais bien de
comprendre quel est le problème.
Quelques étapes à suivre pour y arriver : définir le problème avec
précision, utiliser la méthode du remue-méninge, appliquer la solution et
évaluer les résultats. D’autres aspects sont abordés dont l’importance
d’arrêter de se battre contre les choses sur lesquelles on n’a pas de contrôle,
de demeurer en contact avec ses proches pour être soutenue dans les moments
plus difficiles et prendre soin de soi en restant engagé dans sa vie.
Le chapitre 9
s'intitule Faire le point. Ca chapitre se veut non seulement un
retour en arrière afin d’examiner le cheminement parcouru par la personne
depuis le commencement de la démarche mais aussi un regard sur les différentes
options qui s’offrent à elle pour continuer à avancer dans son objectif de
vaincre la dépression. Dans un premier temps,
les auteurs proposent quelques activités pour amener la personne à avoir une
vision globale de la situation. On
retrouve une activité sur l’évaluation de la dépression actuelle, sur l’examen
de la vie actuelle, sur l’utilité du programme d’activation comportementale,
sur le relevé des découvertes sur soi ainsi que le relevé des comportements les
plus bénéfiques. Ensuite, les auteurs abordent les différentes voies possibles
si la personne doit continuer à travailler à vaincre la dépression. Il est possible de combiner l’activation
comportementale et thérapie. Les auteurs
préconisent un thérapeute d’orientation comportementale ou cognitive-comportementale. Mais qu’en est-il des autres types de
traitement ? Addis et Martell ont trouvé
bon d’expliquer chacune des autres approches et de leur combinaison avec
l’activation comportementale. La thérapie cognitive est la
plus étudiée des psychothérapies qui traite la dépression. Certaines études démontrent qu’elle est plus
efficace que l’absence de traitement
ainsi que la médication antidépressive utilisée seule. L’idée principale de cette thérapie indique
que c’est la façon dont les personnes voient et interprètent les évènements qui
agit sur humeur. Son but est d’apprendre
aux personnes à devenir plus conscientes au niveau des pensées négatives. Une fois consciente, la thérapie présentera
des stratégies pour amener la personne à avoir des pensées plus réaliste ou
neutres. Cette thérapie peut être jumelée
avec l’activation comportementale en faisant bien attention de les utiliser adéquatement
pour en tirer profil. La thérapie psychodynamique met
l’accent sur la compréhension des peurs, croyances, sentiments et désirs
inconscients. Elle reviendra sur les
problèmes de l’enfance qui pourraient avoir un impact sur le problème
actuel. Cette approche tire trois
hypothèses. La première est que nous
avons tous des conflits inconscients provenant de notre enfance et viennent de
plusieurs types de difficultés. La
deuxième est que certaines problématiques de santé mentale viennent du fait que
la personne n’accepte pas que certains conflits reviennent à la surface. Le troisième étant l’importance de se
permettre de confronter ces conflits. La
combinaison avec l’activation comportementale sera plus difficile ici mais pas
impossible. Elles s’appuient sur deux
modèles très différents. Un petit
questionnaire est suggéré afin de déterminer l’approche la plus
appropriée. La thérapie interpersonnelle indique que les relations
interpersonnelles jouent un grand rôle dans la dépression chez une
personne. Des recherches démontrent que
cette thérapie est très efficace pour le traitement de la dépression. Elle pourrait être combinée avec l’activation
comportementale. Enfin, concernant la médication et l’activation
comportementale, aucune étude a examiné les effets de la combinaison des deux. En
terminant, les auteurs suggèrent qu'il est préférable de débuter l’activation
comportementale sans médication, à moins d’être gravement déprimé. Or, si vous prenez de la médication et
effectuer l’activation comportementale, il sera important de voir la démarche
comme un nouveau départ et non comme un traitement pour remédier à un
déséquilibre chimique.
4. Pertinence pratique
Le livre d’Addis et Martell explique ce qu'est une
démarche d'autoactivation. Une démarche
d'autoactivation signifie que la personne peut à elle-même seule effectuer son
propre traitement ainsi qu’apporter des petits changements avec l’aide de
pistes de réflexions et d’exercices concrets à réaliser. Ses preuves ont été faites et cette démarche
s'avère très efficace. Mais comment cet ouvrage peut-il apporter à la pratique
des professionnels de l'orientation et du développement de carrière ? Comme mentionné plus haut, un grand nombre de
clients ou clientes rencontrés par ces professionnels seront en dépression ou
près de l'être. Dans ce sens, les
professionnels devront être outillés afin d'accompagner adéquatement ceux-ci dans
leur processus. Pour les professionnels
ayant un intérêt pour l'approche cognitive, cet ouvrage demeure très
intéressant puisqu’il découle de celle-ci.
En fait, la démarche d’autoactivation est une stratégie d’inspiration
cognitivo-comportementale. Elle postule
qu’un changement au niveau du comportement peut engendrer un changement au
niveau de l’humeur, donc des changements de l’extérieur vers l’intérieur. L’autoactivation repose sur le passage à
l’action sans s’attarder aux humeurs du moment.
Cet ouvrage
vise l’accompagnement de la personne en «auto traitement», mais il pourrait
aussi être utilisé par le professionnel uniquement. En effet, il pourrait aider non seulement les
professionnels de l’orientation à mieux comprendre la dépression et ses effets sur
les personnes mais aussi devenir un outil précieux dans l’accompagnement de
personnes anxieuses face à leur démarche.
Comme en dépression, certaines personnes voient leur démarche comme une
montagne. C’est en utilisant les mêmes
étapes présentées dans cet ouvrage (comprendre ce qui se passe, repérer les
situations anxiogènes chez la personne, apprendre à affronter ces situations
plutôt que les contourner ou les éviter et utiliser ces techniques dans le
quotidien pour éviter ou prévenir d'autres situations anxiogènes) que les
conseillers et conseillères en orientation pourront davantage accompagner et
mobiliser leur clientèle dans l’atteinte de leur objectif. La clé du succès, selon cette approche, demeure
dans la fixation de petits objectifs réalistes afin d’encourager la personne à
continuer ce qu’elle a commencé. De
plus, plusieurs exercices, pistes de réflexions et exemples sont nommés et
proposés. Dans cette optique, ces exercices pourraient être suggérés et le
professionnel pourrait effectuer des retours suite à la réalisation de
ceux-ci. Aussi, les pistes de réflexion
suggérées seraient de bons sujets de discussion en rencontre de counseling
individuel. Enfin, se balançant de la théorie à la pratique, l’ouvrage est facile
à lire et accessible à tous. Il demeure
une belle suggestion de lecture, autant pour les professionnels de
l’orientation et du développement de carrière que pour les clients et clientes
intéressés par le sujet.
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