jeudi 6 juin 2013

De la lecture à la pratique ... VAINCRE LA DÉPRESSION. UNE ÉTAPE À LA FOIS (Véronique Landry)

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 De la lecture à la pratique ...


VAINCRE LA DÉPRESSION: UNE ÉTAPE À LA FOIS.

Compte-rendu de l'ouvrage 



Addis, M.E. et C.R. Martell (2009). Vaincre la dépression. Une étape à la fois. Traduction de J-M Boisvert et M-C Blais de «Overcoming depression one step at a time» (2004).  New Harbinger Publications, Inc. ISBN : 978-2-7619-2667-6


Produit par : 

Véronique Landry
Finissant à la maîtrise en carriérologie, UQÀM


Sous la direction : 
Louis Cournoyer, professeur
Université du Québec à Montréal 
N.B. Le texte qui suit peut être téléchargé à partir du site Orientaction à l'adresse URL suivante : CLIQUEZ ICI !






1.  Reprendre le pouvoir.....c'est possible !

Les conseillers et conseillères en orientation auront, au cours de leur pratique, à répondre à différents besoins, à composer avec différentes clientèles et assurément faire face à de multiples problématiques.  Une problématique bien présente dans notre société est la dépression.  La dépression touche de plus en plus de personnes et plusieurs de nos clients et clientes y sont ou y seront confrontés.  Notre clientèle, par les enjeux qu'elle vit au moment de la démarche avec nous, est très fragile et vulnérable.  En effet, il peut arriver qu'elle se sente mêlée, désorientée, qu'elle manque d'estime et de confiance en elle, qu'elle voit toute action comme un fardeau, qu'elle vit des peurs reliées à sa situation, qu'elle entrevoit très peu de solutions pouvant améliorer sa situation, etc.  C'est pourquoi il sera primordial pour un conseiller ou une conseillère en orientation d'être en mesure de bien reconnaitre les symptômes d'une dépression et de s'outiller adéquatement afin d'accompagner efficacement cette clientèle dans leur processus.

Plusieurs approches se sont penchées sur la problématique de la dépression. Ces approches ont chacune leur propre vision sur les interventions appropriées avec les personnes dépressives.  Addis et Martell prônent la démarche d'activation comportementale, démarche découlant de la thérapie cognitive.  La démarche d'activation comportementale a fait ses preuves au niveau de son efficacité et plusieurs recherches ont démontré qu'elle pouvait faire diminuer de manière significative les sentiments dépressifs.  La démarche d'autoactivation se veut une démarche simple mais efficace. 

Ce texte traite du livre «Vaincre la dépression.  Une étape à la fois.» de Michael E. Addis et Christopher R. Martell, traduction française de 2009 d'un ouvrage de 2004.  Ce livre est un guide pour aider les personnes à déterminer les sphères de leur vie où elles peuvent intervenir et aussi aider à mieux comprendre leurs comportements habituels dans les moments de déprime pour ainsi les remplacer par des comportements plus efficaces.  Ces petits changement amèneront, étape par étape, les personnes à reprendre pouvoir sur leur vie et ainsi surmonter leur dépression.


2.  Qui sont Michael E. Addis et Christopher R. Martell ?

Michael E. Addis est professeur associé en psychologie dans une université aux États-Unis (Clark University à Worcester).  Dr Addis optient en 1987 un B.A. de l’Université de Californie et un Doctorat à l’Université de Washington.  Il a été récipiendaire de la bourse du Nouveau chercheur pour la promotion de la thérapie comportementale et le Pris David Shakow pour avoir contribué à la science et à la pratique de la psychologie clinique de l’American Psychologie Association.  Il agit, depuis plusieurs années, à titre de  superviseur clinique de thérapeutes qui utilisent l’approche d’autoactivation.

Christopher R. Martell est aussi professeur associé en psychologie clinique mais à l’Université de Washington.  En plus de sa tâche de professeur, il effectue de la pratique privée à cette même université.  Dr Martell a obtenu un Doctorat en psychologie clinique en 1988.  Travaillant auprès de clientèles diverses, il a développé une expertise auprès des personnes dépressives, anxieuses et vivant des problèmes relationnels.  Il a toujours eu une passion pour la psychologie empirique, plus particulièrement au niveau du comportement et des interventions cognitivo-comportemental.  Il a participé à plusieurs recherches notamment sur l’activation comportementale et est aussi auteur de plusieurs ouvrages.

Le Dr Addis et le Dr Martell ont travaillé ensemble sur plusieurs projets.  D’ailleurs, ces dernières années, ils ont collaboré à une importante recherche qui démontre que l’autoactivation est très efficace pour mettre fin à la dépression.


3.  Compte rendu commenté de l'ouvrage d’Addis et Martel (2009)

L'ouvrage comprend 238 pages.  Il est divisé en trois parties et ces trois parties sont divisées au total en 9 chapitres.  Les chapitres 1 et 2 nous amène à avoir une meilleure compréhension de ce qu’est la dépression.  Les chapitres 3, 4 et 5 proposent des outils pour mettre fin à celle-ci.  Les chapitres 6, 7, 8 et 9,  quant à eux exposent,  des moyens concrets pour intégrer l’activation au quotidien et vaincre la dépression.

La chapitre 1 s'intitule Comment la dépression agit-elle ?  Dans ce chapitre, les auteurs expliquent leur vision de ce qu’est la dépression et décrivent en quoi consiste la démarche d’autoactivation.  Addis et Martell décrivent la démarche d’autoactivation comme un passage à l’action.  L’objectif de cette démarche est d’amener la personne à reprendre du pouvoir sur sa vie.  Ils insistent sur le fait que la dépression n’est pas seulement liée à des éléments intérieurs à la personne.  D’autres facteurs peuvent ainsi causer et maintenir la personne en dépression.  La dépression est un problème complexe dans lequel nous retrouvons plusieurs facteurs (biologiques, comportementaux, cognitifs et interpersonnels).  En fait, ce qui résume bien la vision des auteurs est que la dépression est un problème entre la personne et sa vie.  Selon eux, la dépression est un problème qui peut se résoudre avec des moyens simples.  Par contre, des moyens simples n’indiquent pas nécessairement que ce sera une démarche facile, surtout lors de moments où la personne est plus fragile.  C’est avec de petits changements au niveau des habitudes et comportements que la personne pourra voir des retombées au niveau de son humeur. Quatre étapes sont proposées pour vaincre la dépression : 1) comprendre le fonctionnement de la dépression (relation entre ce que l’on fait et comment on se sent), 2) repérer les domaines de sa vie dans lesquels nos réactions à la dépression nous nuisent et apprendre à modifier ces réactions, 3) apprendre à affronter les situations difficiles au lieu de les éviter et 4) s’attarder aux situations de notre vie qui peuvent avoir ou avoir eu un impact sur notre dépression.  Ces quatre étapes seront abordées tout au long de cet ouvrage. En résumé, ce chapitre amènera la personne à avoir une meilleure compréhension de l’approche proposée en ayant une explication de ce qu’est la dépression selon leur vision, en comprenant les différentes étapes à franchir pour vaincre la dépression, en soulevant des questionnements qu’habituellement la personne va avoir dans cette situation et en amenant la personne à identifier, au travers d’exercices et de pistes de réflexion, ses propres symptômes, ses réactions habituelles en moments plus difficiles ainsi que les habitudes du passé pouvant avoir un impact sur la dépression.

Le chapitre 2 s'intitule Reconnaître ses habitudes et faire place au changement.  Ce chapitre se veut un guide pour amener la personne à reconnaître ses habitudes ou schémas de comportement.  Il aidera celle-ci à prendre conscience de ses actions quotidiennes ainsi que ses répercussions sur son humeur.  Ensuite,  la personne pourra changer ses habitudes dites «dépressives» par des habitudes plus positives pouvant apporter à la personne plus de joie et de bonheur.  La personne sera amenée à compléter une grille d’autosurveillance des activités et de l’humeur pour ensuite analyser ce qui en ressort.  L’objectif de cet exercice est d’aller chercher de l’information sur les habitudes négatives sur l’humeur ainsi que trouver des moyens qui aideront la personne à vaincre la dépression.  Sept étapes sont décrites pour aider à atteindre ces objectifs : 1 : Quels sont les comportements et situations qui vous dépriment ?  2 : Lorsqu’ils sont identifiés, trouver des comportements alternatifs en effectuant un remue-méninge.  3 : Choisir les comportements alternatifs et prévoir à quel moment les adopter. 4 : Apporter une attitude de chercheur.  5 : Essayer les nouveaux comportements et observer les effets.  6 : Évaluer les résultats de l’expérience. 7 : Continuer de faire de nouvelles expériences. Il sera important d’expérimenter et de répéter les nouvelles expériences pour arriver à obtenir de l’information fiable sur les activités qui améliorent votre humeur.

Le chapitre 3 intitulé Éviter les pièges et se remettre sur la bonne voie traite de l’évitement.  Les auteurs caractérisent l’évitement comme une composante clé du traitement de la dépression.  Dans ce sens, ce chapitre a pour objectif d’aider la personne à bien comprendre ce qu’est l’évitement, à reconnaître ses propres comportements et à apprendre des techniques simples pour aider à traiter la dépression. Addis et Martell utilisent l’acronyme anglais TRAP  pour décrire l’évitement, aussi appelé piège.  On y retrouve un élément déclencheur (Trigger), une réponse (Reaction) ainsi qu’un schéma d’évitement (Avoidance Pattern).  Les auteurs expliquent dans ce chapitre que l’évitement est un comportement qui peut être subtil et inconscient.  La personne comprendra donc qu’à court terme, l’évitement peut amener des retombées positives (échapper par exemple à une expérience, une émotion ou une sensation désagréable).  Mais à long terme, les retombées seront davantage négatives et elles risqueront d’aggraver la situation.  C’est par la réalisation de petits exercices et de pistes de réflexion que les auteurs amènent les personnes non seulement à identifier leurs propres comportements d’évitement, à distinguer l’évitement approprié et problématique en examinant les circonstances et les conséquences, mais aussi à trouver des solutions alternatives possibles afin d’affronter ce qui fait peur.
Le chapitre 4 a pour titre Passer à l'ACTION : les premiers pas vers le changement.  Son objectif premier est d’amener la personne à prendre du recul et effectuer des prises de conscience au niveau de sa dépression.  Son second est d’amener la personne à trouver des comportements alternatifs afin de changer les habitudes néfastes de la personne en dépression. Les auteurs proposent une méthode, sous l’acronyme ACTION, qui aide à l’introduction du changement dans les habitudes liées à la dépression.  Chaque lettre représente une étape pour se garder dans la bonne voie : A (porter une Attention particulière à votre humeur et à vos comportements), C (Choisir des comportements alternatifs), T (Tester vos comportements alternatifs), I (Intégrer les changements profitables dans votre vie), O (Observer les résultats) et N (Ne pas baisser les bras et évaluer les résultats). Pour chacune des étapes, les auteurs intègrent des exemples concrets qui facilitent la compréhension de celles-ci.  Aussi, quelques exercices et pistes de réflexion sont suggérés pour aider la personne à mieux se positionner et appliquer chacune de ces étapes. Les auteurs mettent surtout l’accent ici sur la reprise de pouvoir concernant sa dépression.  Il est important de retenir qu’à chaque instant, nous avons le choix de plusieurs options.  Il suffit de s’arrêter, d’y réfléchir et de l’essayer.  La personne doit se fixer des objectifs simples et réalisables.  Se mettre la barre trop haute pourrait amener du découragement. 
Le chapitre 5 s'intitule Cesser de s'inquiéter de son enfant intérieur et développer son adulte extérieur.  Chez les personnes déprimées, la rumination est un type de pensée assez fréquent.  Les auteurs définissent dans le livre la rumination comme : « l'activité de déterrer et ressasser les évènements négatifs du passé, les pensées et sentiments douloureux ainsi que les inquiétudes qui y sont associées» (p. 121).  Elle peut se présenter de plusieurs façons dont s'inquiéter, broyer du noir, retourner encore et encore un problème dans sa tête, être obsédé par quelque chose, analyser ou penser à quelque chose de façon excessive et même s'énerver longtemps à propos d'un problème. Ce chapitre s'arrête non seulement sur la définition de ce qu'est la rumination mais aussi sur les conséquences négatives qu'elle peut engendrer ainsi que sur les étapes pour cesser celle-ci et mettre fin à la dépression. Lorsqu'une personne rumine, elle sera moins apte à résoudre ou à surmonter des problèmes.  Plusieurs recherches démontrent qu'une manière de résoudre des problématiques est d'analyser en profondeur la situation.  Par contre, il devient mêlant de distinguer la résolution de problèmes et la rumination.  Hors, ruminer amène plusieurs conséquences négatives chez la personne.  Par exemple, elle aura tendance à se critiquer constamment, elle diminuera sa confiance à elle, elle sera moins optimiste, elle sera moins en contact avec son environnement (être présent dans le ici et maintenant) et elle vivra dans le passé.  Comment peut-on gérer la rumination ?  Il faut tout d'abord que la personne prenne conscience qu'elle rumine.  Ensuite, elle devra trouver des comportements qui viendront remplacer la période de rumination.  Pour se faire, les auteurs parlent du truc de 2 minutes et de l'acronyme SAAR qui signifie Signal d'Action AntiRumminage.  La rumination étant le signal d'alarme pour passer à l'action et changer de comportement. 
Le chapitre 6 a pour titre Apporter des changements une étape à la fois.  En dépression, le niveau d'énergie chez la personne sera moindre et certaines tâches à effectuer peuvent devenir aux yeux de cette personne infaisables ou même insurmontables.  Dans ce chapitre, la personne apprendra à décomposer une activité ou une tâche en plus petites composantes afin de ne pas se décourager à la vue de ce qu'elle aura à effectuer.  C'est par des exercices et des pistes de réflexion que la personne sera amenée à identifier les tâches difficiles à accomplir lorsqu'elle est déprimée.  Elle devra ensuite identifier un but ou un objectif à atteindre pour le décortiquer en petites étapes simples et réalisables.  De plus, l'utilisation de l'échelle de malaise, qui consiste à classer les tâches les moins stressantes au plus stressantes, aidera la personne à y aller étape par étape et ainsi vivre des succès et avoir le goût de continuer.  Enfin, il sera important de réévaluer le processus une fois que la tâche sera accomplie.
Le chapitre 7 s'intitule Se libérer de sa dépendance à l'humeur.   Dans les cultures occidentales, on croit et on nomme que les comportements sont dictés par l'humeur et les émotions.  Ici, dans cet ouvrage, on nous indique que les émotions et les humeurs sont importantes mais qu'en contrepartie, elles peuvent aussi avoir des conséquences négatives.  Les auteurs insistent sur le fait que l'on ne doit pas nécessairement toujours laisser l'humeur et les émotions guider nos actions.  Il faut plutôt apprendre à guider ses comportements en focussant sur les objectifs à atteindre et non sur l'humeur ou l'émotion du moment.  Dans ce chapitre, la personne sera amenée à déterminer dans un premier temps si l'humeur guide ses comportements.  Ensuite, elle devra trouver des solutions de rechange et définir ses objectifs afin d'agir de manière proactive (poursuivre son objectif peu importe l'humeur qu'elle aura).  Pour établir ses objectifs, il sera important de vérifier s'ils sont concrets ou précis et de distinguer les objectifs à court et long terme.  Six étapes sont présentées afin d'aider la personne à atteindre ses objectifs à court terme : définir un objectif clair, déterminer les étapes nécessaires à l'atteinte de l'objectif, organiser les étapes selon un ordre logique, s'engager à accomplir chaque étape, accomplir une étape, peu importe son humeur et se féliciter après chaque étape accomplie.  Pour les objectifs à long terme, les exercices amèneront la personne à les identifier et les évaluer pour savoir s'ils sont réalisables et désirables aux yeux de celle-ci.
Le chapitre 8 intitulé Mener la vie souhaitée porte sur les stratégies pouvant permettre à la personne, suite à la dépression, de gérer les moments plus difficiles et d’éviter les rechutes.  Aussi, la personne sera en mesure d’appliquer le principe d’autoactivation dans d’autres domaines de sa vie.  Dans la vie de tous les jours, nous serons régulièrement confrontés à des situations où évènements affectant notre humeur et des émotions intenses pourrons y être associées. Les probabilités de rechute sont plus grandes chez les personnes ayant déjà eu un épisode de dépression majeure.  C’est pourquoi il sera essentiel pour ces personnes de prendre l’habitude d’être proactif et de s’activer dans chacune des sphères de sa vie.  Voilà le message central de cet ouvrage.  Peu importe les évènements du passé, la personne a du pouvoir sur son avenir.  Plusieurs déclencheurs peuvent venir réactiver le sentiment de déprime.  Ce chapitre met l’importance sur le fait que l’on doit agir selon ce que l’on valorise.  Pour ce faire, nous pouvons, avec l’aide d‘exercices, relever les comportements que l’on veut éviter et les comportements qui inspirent le respect pour nous.   Les auteurs abordent l’approche centrée vers la résolution active de problème.  Cette approche préconise qu’il n’est pas nécessaire de savoir pourquoi il y a un problème pour le résoudre, mais bien de comprendre quel est le problème.  Quelques étapes à suivre pour y arriver : définir le problème avec précision, utiliser la méthode du remue-méninge, appliquer la solution et évaluer les résultats. D’autres aspects sont abordés dont l’importance d’arrêter de se battre contre les choses sur lesquelles on n’a pas de contrôle, de demeurer en contact avec ses proches pour être soutenue dans les moments plus difficiles et prendre soin de soi en restant engagé dans sa vie.
Le chapitre 9 s'intitule Faire le point.  Ca chapitre se veut non seulement un retour en arrière afin d’examiner le cheminement parcouru par la personne depuis le commencement de la démarche mais aussi un regard sur les différentes options qui s’offrent à elle pour continuer à avancer dans son objectif de vaincre la dépression.  Dans un premier temps, les auteurs proposent quelques activités pour amener la personne à avoir une vision globale de la situation.  On retrouve une activité sur l’évaluation de la dépression actuelle, sur l’examen de la vie actuelle, sur l’utilité du programme d’activation comportementale, sur le relevé des découvertes sur soi ainsi que le relevé des comportements les plus bénéfiques. Ensuite, les auteurs abordent les différentes voies possibles si la personne doit continuer à travailler à vaincre la dépression.  Il est possible de combiner l’activation comportementale et thérapie.  Les auteurs préconisent un thérapeute d’orientation comportementale  ou cognitive-comportementale.  Mais qu’en est-il des autres types de traitement ?  Addis et Martell ont trouvé bon d’expliquer chacune des autres approches et de leur combinaison avec l’activation comportementale.  La thérapie cognitive est la plus étudiée des psychothérapies qui traite la dépression.  Certaines études démontrent qu’elle est plus efficace que l’absence de traitement  ainsi que la médication antidépressive utilisée seule.  L’idée principale de cette thérapie indique que c’est la façon dont les personnes voient et interprètent les évènements qui agit sur humeur.  Son but est d’apprendre aux personnes à devenir plus conscientes au niveau des pensées négatives.  Une fois consciente, la thérapie présentera des stratégies pour amener la personne à avoir des pensées plus réaliste ou neutres.  Cette thérapie peut être jumelée avec l’activation comportementale en faisant bien attention de les utiliser adéquatement pour en tirer profil.  La thérapie psychodynamique met l’accent sur la compréhension des peurs, croyances, sentiments et désirs inconscients.  Elle reviendra sur les problèmes de l’enfance qui pourraient avoir un impact sur le problème actuel.  Cette approche tire trois hypothèses.  La première est que nous avons tous des conflits inconscients provenant de notre enfance et viennent de plusieurs types de difficultés.  La deuxième est que certaines problématiques de santé mentale viennent du fait que la personne n’accepte pas que certains conflits reviennent à la surface.  Le troisième étant l’importance de se permettre de confronter ces conflits.  La combinaison avec l’activation comportementale sera plus difficile ici mais pas impossible.  Elles s’appuient sur deux modèles très différents.  Un petit questionnaire est suggéré afin de déterminer l’approche la plus appropriée.  La thérapie interpersonnelle indique que les relations interpersonnelles jouent un grand rôle dans la dépression chez une personne.   Des recherches démontrent que cette thérapie est très efficace pour le traitement de la dépression.  Elle pourrait être combinée avec l’activation comportementale.  Enfin, concernant la médication et l’activation comportementale, aucune étude a examiné les effets de la combinaison des deux. En terminant, les auteurs suggèrent qu'il est préférable de débuter l’activation comportementale sans médication, à moins d’être gravement déprimé.  Or, si vous prenez de la médication et effectuer l’activation comportementale, il sera important de voir la démarche comme un nouveau départ et non comme un traitement pour remédier à un déséquilibre chimique. 

4.  Pertinence pratique

Le livre d’Addis et Martell explique ce qu'est une démarche d'autoactivation.  Une démarche d'autoactivation signifie que la personne peut à elle-même seule effectuer son propre traitement ainsi qu’apporter des petits changements avec l’aide de pistes de réflexions et d’exercices concrets à réaliser.  Ses preuves ont été faites et cette démarche s'avère très efficace. Mais comment cet ouvrage peut-il apporter à la pratique des professionnels de l'orientation et du développement de carrière ?  Comme mentionné plus haut, un grand nombre de clients ou clientes rencontrés par ces professionnels seront en dépression ou près de l'être.  Dans ce sens, les professionnels devront être outillés afin d'accompagner adéquatement ceux-ci dans leur processus.  Pour les professionnels ayant un intérêt pour l'approche cognitive, cet ouvrage demeure très intéressant puisqu’il découle de celle-ci.  En fait, la démarche d’autoactivation est une stratégie d’inspiration cognitivo-comportementale.  Elle postule qu’un changement au niveau du comportement peut engendrer un changement au niveau de l’humeur, donc des changements de l’extérieur vers l’intérieur.  L’autoactivation repose sur le passage à l’action sans s’attarder aux humeurs du moment. 
Cet ouvrage vise l’accompagnement de la personne en «auto traitement», mais il pourrait aussi être utilisé par le professionnel uniquement.  En effet, il pourrait aider non seulement les professionnels de l’orientation à mieux comprendre la dépression et ses effets sur les personnes mais aussi devenir un outil précieux dans l’accompagnement de personnes anxieuses face à leur démarche.  Comme en dépression, certaines personnes voient leur démarche comme une montagne.  C’est en utilisant les mêmes étapes présentées dans cet ouvrage (comprendre ce qui se passe, repérer les situations anxiogènes chez la personne, apprendre à affronter ces situations plutôt que les contourner ou les éviter et utiliser ces techniques dans le quotidien pour éviter ou prévenir d'autres situations anxiogènes) que les conseillers et conseillères en orientation pourront davantage accompagner et mobiliser leur clientèle dans l’atteinte de leur objectif.  La clé du succès, selon cette approche, demeure dans la fixation de petits objectifs réalistes afin d’encourager la personne à continuer ce qu’elle a commencé.   De plus, plusieurs exercices, pistes de réflexions et exemples sont nommés et proposés. Dans cette optique, ces exercices pourraient être suggérés et le professionnel pourrait effectuer des retours suite à la réalisation de ceux-ci.  Aussi, les pistes de réflexion suggérées seraient de bons sujets de discussion en rencontre de counseling individuel. Enfin, se balançant de la théorie à la pratique, l’ouvrage est facile à lire et accessible à tous.  Il demeure une belle suggestion de lecture, autant pour les professionnels de l’orientation et du développement de carrière que pour les clients et clientes intéressés par le sujet.

 

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