jeudi 27 juin 2013

Quelques stratégies d'intervention orientantes : Carte d'identité du travailleur (Dominique Ribière)




Dominique Ribière, étudiante à la maîtrise en carriérologie (UQÀM)

OBJECTIFS

Objectif général : Développement des relations interpersonnelles au travail.
Objectifs spécifiques :
û  Aider la personne à développer une vision dynamique de sa relation avec ses collègues.
û  Prendre conscience de l’impact de ses capacités, limites, convictions, valeurs et intérêts sur ses relations.
û  Faire prendre conscience à la personne de son mode de communication.

MISE EN CONTEXTE ET PROCÉDURE D’INTERVENTION

Cet exercice est plus particulièrement destiné à deux types de personnes. Une personne qui travaille et qui vit de l’isolement. Elle a le sentiment de ne pas être vue et entendue par les autres, d’être un peu transparente et elle en souffre.  Ou encore, on se trouve face à une personne qui agit à partir de ses propres valeurs, sentiments, convictions et attentes en s’attendant à ce que les autres réagissent à sa façon, car ses propres façons d’être et de faire lui paraissent l’évidence même. Une des phrases qu’elle peut prononcer serait la suivante : dans mon livre à moi quand on dit que, alors on fait ceci ou cela. Pour ce faire, il faut que les personnes aient déjà travaillé leurs capacités intra personnelles. Elles se connaissent assez bien (forces, ressources, compétences, limites). Même si les deux cas sont très différents,  ils ont en commun le fait que les deux types de personnes n’ont aucune idée claire de ce que veut dire communiquer avec l’autre. Elles ne saisissent pas ce qu’elles doivent communiquer parce que justement, ça n’est pas une évidence pour l’autre, ne savent pas trop comment s’assurer qu’elles ont été entendues.
Le but de l’exercice appelé carte d’identité relationnelle est justement de travailler la communication. La carte est construite un peu comme un inventaire d’intérêt, de valeurs qui serait élargi.

Le travail précédent a permis de mettre en évidence les moments marquants de la vie du client. À partir de là,  pour créer sa carte d’identité relationnelle on va noter : ses convictions, ses valeurs, les compétences, ses limites et dans quels domaines, ses zones d’intolérance et de vulnérabilité,  son champ de référence morale, éthique et social. Ses centres d’intérêts et ses passions.  Salomé et Potié proposent de remettre cette carte aux collègues. Ce pourrait être une possibilité. Cependant, nous proposons plutôt que cet exercice serve à aider le client à prendre conscience des différents niveaux de communication qu’il considère et à lui en montrer l’impact. Une fois la carte rédigée, le pas suivant serait de mettre en relation le contenu de la carte avec des situations vécues. Par exemple, les limites d’une personne identifient les zones possibles de friction, voire de conflits qui pourraient surgir en cas de non-respect.

Si la personne juge sa limite évidente, il y a beaucoup de chances qu’elle n’en prévienne pas les autres, et encore plus de chances qu’elle ne travaille pas à prévenir les situations potentiellement désagréables. Si c’est ce que l’on constate dans les faits, on pourra le montrer à la personne, qui indiquera dans sa carte d’identité : point auquel je dois être attentif.

Il y a toutes sortes de limites : il faut donc travailler avec celles qui apparaissent dans les récits du client et lui montrer les conséquences de la non communication à propos de ces limites.  On peut faire le même processus avec toutes les composantes de la carte : les valeurs, les convictions, les compétences.

L’Étape suivante pourrait être de travailler comment entrer en relation avec l’autre à propos de ces limites. L’idée globale est de faire une sorte d’inventaire des points à considérer pour communiquer, et de faire ressortir que tout ce qui y est inscrit peut être matière à échange soit purement professionnel, soit personnel (comme les passions).

Pour ce qui est de la personne isolée qui ne communique  pas avec les autres, cette activité va permettre de le mettre en lumière également, même si cet état de fait part d’une toute autre situation. La personne isolée, régulièrement timide, a souvent du mal à se donner de l’importance en relation. Elle peut vivre le fait de ne pas être vue par les autres comme une conséquence de son manque de valeur ou d’intérêt, ce qui la conduit généralement à se faire encore plus petite. Cette activité peut l’aider à saisir que son mode de communication est en cause. Et que c’est quelque chose sur quoi elle a des possibilités d’agir. En les mettant en lumière, à partir des récits qu’elle fait à propos de ses relations, il sera possible de lui montrer, par exemple, ce qu’elle ne dit pas, et qui explique qu’elle ne soit pas prise en compte.

Dans les deux cas, on pourra mettre l’accent sur le fait que l’aptitude à ouvrir à plus large que ce qui est visible à priori permet de sortir des impasses relationnelles : car un problème relationnel a besoin de se résoudre en relation.

Cette carte d’identité relationnelle serait là aussi un point de départ pour amorcer un  processus de passage à l’action dans la réalité.    

MISE EN GARDE ET AUTRES INFORMATIONS COMPLÉMENTAIRES

Ce type d’exercice peut être fait avec toutes personnes pourvu qu’un travail préliminaire ait déjà été effectué concernant la connaissance de soi et qu’un problème de communication ait été identifié.

Bien sûr, comme on parle des difficultés de la personne, il faut que la relation de confiance soit présente. Il est là aussi important de soutenir le courage de la personne qui se montre dans un espace personnel vulnérable.

Il est important que le travail sur la carte d’identité professionnelle soit la base d‘une autre étape qui conduise  au passage à l’action.  

SOURCES D’INSPIRATION ET RÉFÉRENCES

Jacques Salomé et Christian Potié Oser travailler heureux,  entre prendre et donner, Paris, Albin Michel, 2000

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