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Les sentiments de haine peuvent être vécus différemment pour les personnes souffrant de dépression. Une étude réalisée par le professeur Jianfeng Feng du département d’études en informatique de l’Université Warwick au Royaume-Uni (et rapportée sur le site NBC News) révèle la présence d’un « circuit de la haine » dans la structure du cerveau humain. L’étude a été menée auprès de 39 patients déprimés et 37 personnes en bonne santé à cet égard. Tous ont procédé à une imagerie par résonance magnétique fonctionnelle de manière à illustrer une carte des réseaux de leur cerveau. L’analyse de l’activité de certaines régions du cerveau implique la présence d’un découplage du circuit selon la sévérité de l’état dépressif. Cela serait associé à la manifestation du dégoût de soi, de retrait social et de difficulté à gérer les informations sur soi et sur le monde en conséquence.
Les sentiments de haine peuvent être vécus différemment pour les personnes souffrant de dépression. Une étude réalisée par le professeur Jianfeng Feng du département d’études en informatique de l’Université Warwick au Royaume-Uni (et rapportée sur le site NBC News) révèle la présence d’un « circuit de la haine » dans la structure du cerveau humain. L’étude a été menée auprès de 39 patients déprimés et 37 personnes en bonne santé à cet égard. Tous ont procédé à une imagerie par résonance magnétique fonctionnelle de manière à illustrer une carte des réseaux de leur cerveau. L’analyse de l’activité de certaines régions du cerveau implique la présence d’un découplage du circuit selon la sévérité de l’état dépressif. Cela serait associé à la manifestation du dégoût de soi, de retrait social et de difficulté à gérer les informations sur soi et sur le monde en conséquence.
Partant de ce fait, l’intervenant
œuvrant dans la vaste discipline de la psychologie ou de l’un de ses champs
disciplinaires, dont celui de l’orientation professionnelle, peut prendre en
note de telles informations des sciences « dures », mais il n’en
demeure pas moins aux prises avec le fait que les personnes portant une forte
haine de soi ou son corollaire une faible estime de soi, lesquels sont
légitimement en quête de sens de vie professionnelle. Pour Christophe André, auteur de plusieurs
livres de psychologie, dont plus particulièrement le livre Comment
gérer les personnalités difficiles ? la haine de soi et directement
rattachée à la question plus fondamentale d’estime de soi. De l’enfance à l’âge
adulte, puis tout au long de la vie, chacun de nous, pour des raisons
différentes, par des moyens différents, cherchons à se rassurer quant à notre
capacité de pouvoir plaire, être bon ou encore être aimé. Fondamentale à la
constitution de la personnalité, l’estime de soi est aujourd’hui devenue « une
aspiration légitime aux yeux de tous, considérés comme une nécessité pour
survivre dans une société de plus en plus compétitive » (André, 2005, p.
26).
Pour le conseiller d’orientation,
haine et estime de soi sont des marqueurs de la capacité d’action de
l’individu. Une faible estime de soi favorise la mise en place de stratégies
d’adaptation fondées sur l’évitement, sinon la dépréciation identitaire ancrée
ou alors une fausse contre-attaque d’image de grandeur cachant une grande
petitesse. Avec un client présentant une faible estime de soi, il importe de
lui refléter que ses émotions sont « normales », mais que si tels ou
tels choses sont survenus dans sa vie, « ce n’est pas de sa
faute ». Écouter, ne pas jugez, ne
pas chercher à mobiliser trop rapidement la personne sur la base de sa propre
difficulté comme conseiller à vivre l’état d’impuissance d’autrui.
Tranquillement, proposé à la personne des exercices de courant cognitif
comportemental consistant à expérimenter de nouvelles pensées ou de nouveaux
comportements – et c’est très important que ceux-ci soient atteignables – de
manière à pouvoir réaliser des retours avec la personne de manière à
(ré)évaluer la situation et conséquemment, elle-même dans cette situation.
C’est plus difficile avec la haine de soi. D’abord, parce qu’elle camoufle une
estime de soi fragile par une agressivité significative, orientée tantôt vers
soi, l’intérieur, tantôt vers les autres, l’extérieur. La haine de soi comme
résultante d’une faible estime de soi causé par X, Y, Z causes peut donner lieu
au développement d’une personnalité agressive, colérique, explosive, impulsive,
etc. … et ce, parfois même à notre propre encontre comme conseiller.
Souhaitons-nous alors la capacité d’être assez vite sur le piton pour se montrer
empathique et voir ainsi la personne comme une manifestation de colère et non
pas un « /$%?&*( … de … « /$%?& que j’aimerais foutre à
l’extérieur de mon bureau. Ces « oppresseurs » ont souvent un faible
réseau social, en raison de leur difficulté à bien s’entendre avec les autres
sur un rapport (plus intime) d’égal à égal. Tourné vers soi, la haine éprouvée
par le client implique du conseiller d’écouter, d’entendre la douleur de
l’autre, de lui reconnaître le droit légitime de sentir cette émotion, puis
graduellement, en l’invitant à l’explorer davantage dans son évolution, les
contextes d’expression. Sans banaliser la douleur de l’autre, le conseiller va
chercher à questionner tranquillement le pourquoi (démarche cognitive pour
mieux solidifier un travail qui repose jusque-là sur un chaos émotionnel
constamment revécu par le client) c’est pour lui si difficile, puis ce qui
l’amène à cette certitude, pour éventuellement tenter de voir ensemble quelles
actions, si minimes soient-elles, pourraient permettre de confronter cette fausse
certitude. Tournée vers autrui, là cette haine implique la même qualité
d’écoute et de support, MAIS en insérant ici non pas tant le droit au client
s’étendre son émotion que de lui faire part de nos besoins et de nos attentes
comme conseiller en matière de normes de respect et de communication saine et
productive. En clair, l’agressivité en contexte de counseling est inacceptable.
En même temps, elle constitue le théâtre de l’intervention puisque le
conseiller peut alors fournir au client un espace relationnel pour mieux
s’organiser socialement. Dans ce même
esprit, les jeux de rôles peuvent s’avérer forts intéressants : amener le
client à se mettre à la place de la personne qui reçoit son propos (agressif,
colérique, etc.), amener le client à reformuler un propos initialement
communiqué « à brut » (sans retenue) en quelque chose de plus
« net » (avec les retenues qui ne contribuent aucunement à faire
comprendre ses besoins à autrui), puis si la relation s’avère assez engagée et
investie, amener le client à jouer différentes personnalités de lui-même
(ex. : le soi frustré, le soi meurtri, le soi âgé parlant au soi plus
jeune, etc.). Et n’oubliez pas, un exercice ou une activité en intervention n’a
de valeur en soi que la qualité du retour que l’on réalise sur celui-ci auprès
de la personne !
Louis Cournoyer, Ph.D., c.o.
Professeur - Counseling de carrière
Université du Québec à Montréal
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