lundi 23 juin 2014

L'acceptation identitaire (Gabrielle Ouellette-Michaud) - Guide de stratégies d'interventions orientantes, 3ième édition


L’ACCEPTATION IDENTITAIRE

Gabrielle Ouellette-Michaud, étudiante à la maîtrise en carriérologie (UQÀM)

OBJECTIFS

Objectifs généraux : Permettre au client d’accepter son trouble bipolaire.
Objectifs spécifiques :
û  Explorer la conscience du client face à la présence du trouble bipolaire.
û  Distinguer les types de centralité présents chez le client.
û  Modifier les perceptions identitaires du client.

MISE EN CONTEXTE ET PROCÉDURE D’INTERVENTION

Cette stratégie d’intervention s’applique principalement aux clients présentant des troubles psychopathologiques, dont les troubles bipolaires. Il est reconnu que le concept de conscience (insight) est important chez ce type de clientèle en raison qu’il permet aux individus d’appréhender subjectivement les phénomènes extérieurs et intérieurs (Bourgeois, 2011). Il se rapporte à la lucidité que les personnes ont à l’égard d’eux-mêmes et de leur pathologie. Un diagnostic médical doit être préalablement posé à l’égard du client et ce dernier doit l’avoir exprimé au conseiller.

Cette intervention se fait en deux temps : l’exploration et la compréhension. Tout d’abord, le conseiller doit explorer avec le client plusieurs aspects de manière à bien comprendre ses perceptions. Ainsi, le conseiller explorera la conscience du client à l’égard de la présence du trouble. Ce dernier est-il au clair avec la pathologie, la connaît-il bien et reconnaît-il ses propres phases et épisodes? Le conseiller doit s’attarder aux connaissances du client quant aux aspects plus techniques. Par la suite, le conseiller dirigera ses interventions vers le type de centralité du client, c’est-à-dire le locus de contrôle. Le client internalise-t-il la maladie ou l’externalise-t-il? Le conseiller doit s’intéresser à la position du client face au trouble bipolaire et en comprendre les fondements. D’où provient cette centralité? Les questions ouvertes sont utiles pour aider le client à explorer. Cette première exploration permettra donc au conseiller de mieux comprendre le positionnement du client face à son trouble, c’est-à-dire que le client peut se détacher du trouble (cause externe, corps étranger) ou s’y rattacher (trouble intrinsèque), pour ainsi voir comment cela peut affecter sa vie sociale et professionnelle.

Le conseiller dirigera graduellement ses interventions vers la phase de compréhension en vue de faire prendre conscience au client de ses perceptions identitaires actuelles. La confrontation est une bonne habileté pour y parvenir. En effet, le conseiller doit agir à titre d’accompagnateur qui stimule la réflexion pour faire voir au client les différences dans ses propos et les diverses possibilités en matière d’identité, soit internaliser le trouble ou l’extérioriser de même qu’accepter ou non sa présence. Une activité telle que l’identification sur papier de différents types d’identité peut aussi être proposée aux clients qui éprouvent plus de difficulté à voir les autres possibilités. Cette activité permettra au client d’objectiver la pathologie. L’activité peut être faite avec l’aide du conseiller. Ce dernier demande au client de réfléchir sur les différentes manières d’aborder la pathologie. Elle peut aussi être faite à l’extérieur des rencontres. Le cas échéant, le conseiller devra revenir lors de la rencontre suivante sur cette activité. Le retour servira à approfondir les perceptions du client et à mieux le comprendre.

Finalement, le conseiller doit confronter le client par rapport à son identité professionnelle en présence de trouble bipolaire. Comment l’identité du client affecte-t-elle le rôle professionnel du client? L’empêche-t-elle d’une quelconque manière à son avancement personnel et professionnel? Ou, au contraire, son identité est-elle un élément aidant? Si tel est le cas, comment cela est-il bénéfique pour lui? Le conseiller doit amener le client à se positionner face à son identité tout en l’amenant à voir d’autres possibilités, le cas échéant.

MISE EN GARDE ET AUTRES INFORMATIONS COMPLÉMENTAIRES

Les concepts d’insight et de conscience du trouble sont très importants en présence de psychopathologies puisqu’ils permettent à l’individu d’appréhender plus subjectivement les phénomènes internes et externes. Ainsi, le conseiller d’orientation doit être au clair avec la notion de centralité, c’est-à-dire le locus de contrôle interne et externe, de manière à bien pouvoir comprendre le client, et ainsi, être en mesure d’intervenir, le cas échéant, en vue de faire accepter le trouble au client.

PHASE DU PROCESSUS 

Cette stratégie est à mi-chemin entre l’exploration et la compréhension. Elle s’applique lorsque le client et le conseiller se font mutuellement confiance et que plusieurs éléments ont été dévoilés. Le conseiller amène donc le client à mieux comprendre ses perceptions et l’accompagne de manière à lui faire entrevoir des possibilités différentes quant à son identité.

MOTS-CLÉS 

·         Acceptation
·         Centralité
·         Conscience
·         Identité
·         Locus de contrôle







SOURCES D’INSPIRATIONS ET RÉFÉRENCES 


Bourgeois, Marc-Louis (2011). « Chapitre 12 : Les bipolaires ne sont pas fous (Conscience et acceptation des troubles) ». Manie et dépression : comprendre et soigner le trouble bipolaire. Paris : Odile Jacob éditions. ISBN 978 2 7381 2588 0.

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