Le document de cet article est tirée du document suivant : Cournoyer, L. (Dir., 2014). Guide de stratégies d'interventions orientantes - Troisième édition. Document inédit. Montréal: Université du Québec à Montréal.
L’ACCEPTATION
IDENTITAIRE
Gabrielle
Ouellette-Michaud, étudiante
à la maîtrise en carriérologie (UQÀM)
OBJECTIFS
Objectifs
généraux : Permettre au client d’accepter son trouble bipolaire.
Objectifs spécifiques :
û Explorer la conscience du client face à la présence
du trouble bipolaire.
û Distinguer les types de centralité présents chez le
client.
û Modifier les perceptions identitaires du client.
MISE EN CONTEXTE ET
PROCÉDURE D’INTERVENTION
Cette
stratégie d’intervention s’applique principalement aux clients présentant des
troubles psychopathologiques, dont les troubles bipolaires. Il est reconnu que
le concept de conscience (insight) est important chez ce type de clientèle en
raison qu’il permet aux individus d’appréhender subjectivement les phénomènes
extérieurs et intérieurs (Bourgeois, 2011). Il se rapporte à la lucidité que
les personnes ont à l’égard d’eux-mêmes et de leur pathologie. Un diagnostic
médical doit être préalablement posé à l’égard du client et ce dernier doit
l’avoir exprimé au conseiller.
Cette
intervention se fait en deux temps : l’exploration et la compréhension.
Tout d’abord, le conseiller doit explorer avec le client plusieurs aspects de
manière à bien comprendre ses perceptions. Ainsi, le conseiller explorera la
conscience du client à l’égard de la présence du trouble. Ce dernier est-il au
clair avec la pathologie, la connaît-il bien et reconnaît-il ses propres phases
et épisodes? Le conseiller doit s’attarder aux connaissances du client quant
aux aspects plus techniques. Par la suite, le conseiller dirigera ses
interventions vers le type de centralité du client, c’est-à-dire le locus de
contrôle. Le client internalise-t-il la maladie ou l’externalise-t-il? Le
conseiller doit s’intéresser à la position du client face au trouble bipolaire
et en comprendre les fondements. D’où provient cette centralité? Les questions
ouvertes sont utiles pour aider le client à explorer. Cette première
exploration permettra donc au conseiller de mieux comprendre le positionnement
du client face à son trouble, c’est-à-dire que le client peut se détacher du
trouble (cause externe, corps étranger) ou s’y rattacher (trouble intrinsèque),
pour ainsi voir comment cela peut affecter sa vie sociale et professionnelle.
Le
conseiller dirigera graduellement ses interventions vers la phase de
compréhension en vue de faire prendre conscience au client de ses perceptions
identitaires actuelles. La confrontation est une bonne habileté pour y
parvenir. En effet, le conseiller doit agir à titre d’accompagnateur qui stimule
la réflexion pour faire voir au client les différences dans ses propos et les
diverses possibilités en matière d’identité, soit internaliser le trouble ou
l’extérioriser de même qu’accepter ou non sa présence. Une activité telle que
l’identification sur papier de différents types d’identité peut aussi être
proposée aux clients qui éprouvent plus de difficulté à voir les autres
possibilités. Cette activité permettra au client d’objectiver la pathologie.
L’activité peut être faite avec l’aide du conseiller. Ce dernier demande au
client de réfléchir sur les différentes manières d’aborder la pathologie. Elle
peut aussi être faite à l’extérieur des rencontres. Le cas échéant, le
conseiller devra revenir lors de la rencontre suivante sur cette activité. Le retour
servira à approfondir les perceptions du client et à mieux le comprendre.
Finalement,
le conseiller doit confronter le client par rapport à son identité
professionnelle en présence de trouble bipolaire. Comment l’identité du client
affecte-t-elle le rôle professionnel du client? L’empêche-t-elle d’une
quelconque manière à son avancement personnel et professionnel? Ou, au
contraire, son identité est-elle un élément aidant? Si tel est le cas, comment
cela est-il bénéfique pour lui? Le conseiller doit amener le client à se
positionner face à son identité tout en l’amenant à voir d’autres possibilités,
le cas échéant.
MISE EN GARDE ET AUTRES INFORMATIONS COMPLÉMENTAIRES
Les
concepts d’insight et de conscience du trouble sont très importants en présence
de psychopathologies puisqu’ils permettent à l’individu d’appréhender plus
subjectivement les phénomènes internes et externes. Ainsi, le conseiller
d’orientation doit être au clair avec la notion de centralité, c’est-à-dire le
locus de contrôle interne et externe, de manière à bien pouvoir comprendre le
client, et ainsi, être en mesure d’intervenir, le cas échéant, en vue de faire
accepter le trouble au client.
PHASE DU PROCESSUS
Cette
stratégie est à mi-chemin entre l’exploration et la compréhension. Elle
s’applique lorsque le client et le conseiller se font mutuellement confiance et
que plusieurs éléments ont été dévoilés. Le conseiller amène donc le client à
mieux comprendre ses perceptions et l’accompagne de manière à lui faire
entrevoir des possibilités différentes quant à son identité.
MOTS-CLÉS
·
Acceptation
·
Centralité
·
Conscience
·
Identité
·
Locus de contrôle
SOURCES D’INSPIRATIONS ET
RÉFÉRENCES
Bourgeois, Marc-Louis
(2011). « Chapitre 12 : Les bipolaires ne sont pas fous
(Conscience et acceptation des troubles) ». Manie et dépression : comprendre et soigner le trouble bipolaire.
Paris : Odile Jacob éditions. ISBN 978 2 7381 2588 0.
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