lundi 16 juin 2014

Poursuivre ou référer ? (Gabrielle Ouellette-Michaud) - Guide de stratégies d'interventions orientantes, 3ième édition



POURSUIVRE OU RÉFÉRER ?
Gabrielle Ouellette-Michaud, étudiant à la maîtrise en carriérologie (UQÀM)

OBJECTIFS 

Objectif général : Aider le conseiller lors de situations ambigües à déterminer s’il y a présence ou non de symptômes du trouble bipolaire à l’aide d’un questionnaire.
Objectifs spécifiques :
û  Vérifier avec le client la présence de symptômes bipolaires.
û  Permettre la référence de spécialiste au client, le cas échéant.

MISE EN CONTEXTE ET PROCÉDURE D’INTERVENTION 

La phase initiale d’exploration permet au conseiller d’en apprendre plus sur le client, tant au niveau des aspects professionnels que personnels. Toutefois, il arrive que le client ne dévoile pas tout, de manière intentionnelle ou non. Dans le cas où le conseiller supposerait la présence d’un trouble bipolaire, par les propos du client et son non verbal, le questionnaire des troubles de l’humeur pourrait s’avérer un outil intéressant sur lequel le conseiller peut s’inspirer. Le but est donc de questionner le client pour que le conseiller se fasse une meilleure idée de la présence, ou non, des symptômes d’un trouble de l’humeur.

Premièrement, lorsque le conseiller juge nécessaire de se pencher plus en profondeur sur les comportements et émotions du client puisqu’il suspecte la présence d’un trouble de l’humeur, il dirige ses questions de manière à mieux comprendre le client. La première partie du questionnaire est donc utilisée en vue d’approfondir le sujet. Les compétences relationnelles de bases, entre autres, sont indispensables puisque le client ne dévoilera des éléments personnels que s’il se sent en confiance. Le maintien de la relation entre le conseiller et le client est donc primordial pour permettre une exploration plus en profondeur.

Deuxièmement, si les dévoilements du client infirment la présence d’un trouble bipolaire, le conseiller redirigera la conversation pour aller vers d’autres pistes ou tout simplement poursuivre le processus. Toutefois, si les propos du client tendent à confirmer les soupçons du conseiller, les autres parties du questionnaire devront être abordées de manière à valider la présence potentielle d’un trouble bipolaire. Encore ici, les compétences relationnelles sont importantes puisque les dernières questions dévoileront les raisons de cet échange fait avec le conseiller. Les reflets pourraient être utilisés par le conseiller pour démontrer au client les comportements ou propos qu’il observe. L’authenticité pourrait aussi être utile pour permettre au conseiller d’émettre un pronostic.

Finalement, si le conseiller juge qu’une référence devrait être faite au client, il aura à expliquer au client les apports d’une telle consultation auprès d’un spécialiste des troubles bipolaires. Le conseiller aura aussi à se positionner quant à sa capacité et aux compétences professionnelles qu’il détient pour gérer un tel cas et l’exprimer clairement au client en n’oubliant pas de maintenir le lien de confiance. Par ailleurs, il serait important que le conseiller réfléchisse à l’apport immédiat du processus, à savoir si le client est apte ou non à faire un choix éclairé quant à son besoin initial. En effet, si le conseiller juge que le client n’est pas dans un état optimal pour poursuivre le processus, il serait opportun d’en discuter avec lui et d’avoir sa perception. Le conseiller pourrait inviter le client à revenir lorsque son état sera propice au processus de counseling, le cas échéant.



MISE EN GARDE ET AUTRES INFORMATIONS COMPLÉMENTAIRES

Cette stratégie doit uniquement être utilisée dans le cas où un client ne s’affirme pas comme ayant des troubles bipolaires. Si un diagnostic est déjà posé, son usage est inutile. Le questionnaire sert à relever certains indices quant à la présence ou non de symptômes reliés aux troubles bipolaires. Entre autres, il permet au conseiller d’avoir un point d’ancrage sur lequel s’appuyer pour explorer avec le client. Le conseiller ne doit toutefois pas négliger la relation et s’assurer du maintien du lien de confiance avec le client. En cas de doute sérieux, le conseiller devra référer le client à un spécialiste s’il ne juge pas détenir les compétences et revoir l’utilité de faire un processus au moment immédiat.

PHASE DU PROCESSUS

Cette stratégie est plus utile en phase exploratoire lorsque le client soulève des points qui mettent en doute le conseiller et qu’aucun diagnostic quant à la présence de troubles bipolaires n’est posé. Cette stratégie permettra de savoir si l’intervention du conseiller peut être poursuivie ou si ce dernier doit arrêter les rencontres pour que le client aille consulter un spécialiste avant de poursuivre leurs démarches.

MOTS-CLÉS

·         Absence de diagnostic
·         Évaluation
·         Prévention
·         Référence de spécialistes
·         Symptômes bipolaires



SOURCES D’INSPIRATIONS ET RÉFÉRENCES 

Questionnaire « trouble de l’humeur » (MDQ, Mood Disorder Questionnaire) d’après Hirschfeld et col. 2000.


Bourgeois, Marc-Louis (2011). Manie et dépression : comprendre et soigner letrouble bipolaire. Paris : Odile Jacob éditions. ISBN 978 2 7381 2588 0.

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