Le document de cet article est tirée du document suivant : Cournoyer, L. (Dir., 2014). Guide de stratégies d'interventions orientantes - Troisième édition. Document inédit. Montréal: Université du Québec à Montréal.
LE
MIROIR DE L’EMPATHIE
Marie Dumoulin, étudiante à la maîtrise en carriérologie
(UQÀM)
OBJECTIFS
Objectif
général : Aider la cliente à améliorer sa
communication corporelle empathique afin de favoriser l’émergence d’un lien de
confiance avec les détenues.
Objectifs spécifiques:
û Identifier
les éléments du comportement à changer et les modifier
û Développer
son authenticité afin de favoriser l’émergence d’une relation de confiance
û Prendre
conscience de la portée du non verbal afin de favoriser des échanges plus
positifs
MISE EN CONTEXTE ET PROCÉDURES D’INTERVENTION
Marlaine est finissante en
criminologie et vient de terminer ses trois mois de probation dans une prison
pour femmes. Son patron la rencontre
pour lui dire que bien qu’elle lui ait prouvé qu’elle possède les connaissances
pour travailler dans un tel milieu, elle manque d’empathie avec certaines
détenues dans ses interventions individuelles.
Il lui précise que ses interventions verbales sont excellentes, mais
qu’il a remarqué qu’elle reste souvent figée physiquement au contact des
détenues. Marlaine avoue se sentir
intimidée devant les détenues qui ont un dossier criminel plus lourd que
d’autres. Elle consulte un conseiller
d’orientation dans le but d’améliorer sa communication empathique au travail.
Selon Brunel et Cosnier
(2012), l’activité corporelle du parleur supporte l’activité relationnelle
empathique dans une communication.
“Ainsi, le corps est un instrument essentiel du support de l’activité
mentale, mais aussi de l’activité relationnelle empathique avec le monde et
avec les autres.”[1]
L’activité proposée ici vise
à permettre à Marlaine de prendre conscience de ce que son corps dégage. Agit-il de manière à supporter ses propos, en
jouant le rôle de facilitateur d’empathie, ou bien dégage-t-il inversement une
dissonance avec ses propos empathiques?
Dans un premier temps, le
conseiller d’orientation propose à Marlaine de faire un jeu de rôles. Si elle est d’accord, le conseiller jouera le
rôle d’une détenue et Marlaine maintiendra son propre rôle. Le conseiller l’amène à prendre l’attitude et
les propos qu’elle aurait avec une détenue devant laquelle elle est mal à
l’aise. Une fois son intervention terminée,
le conseiller demande à Marlaine de porter attention à la gestuelle qu’elle a
eue dans cette situation. Le conseiller
lui demande maintenant de reproduire exactement la même scène, composée des
mêmes propos et gestes, mais cette fois-ci en s’observant dans un miroir (le
conseiller pose un grand miroir près d’elle de façon à ce que celle-ci puisse
se voir en entier.) Une fois la scène
réalisée, le conseiller amène Marlaine à nommer ses observations par des questions
telles que celles-ci: “Qu’avez-vous
remarqué par rapport à votre gestuelle?”, “Trouviez-vous que vous aviez l’air
détendue et/ou ouverte à la discussion?”, “Trouviez-vous que vos gestes
reflétaient bien vos propos?”.
Ensuite, le conseiller lui propose de continuer le jeu de rôles, en laissant
le miroir pour qu’elle puisse s’observer.
Le conseiller l’invite à essayer différents gestes pour appuyer ses
propos jusqu’à ce qu’elle soit satisfaite de la cohérence entre son attitude
corporelle et ses dires.
Selon Brunel et Cosnier
(2012), les rites d’interaction, tout comme les paramètres liés à la
personnalité, à la situation et les paramètres socioculturels, modalisent un
échange empathique. En ce sens, le conseiller peut proposer à Marlaine d’agir
en toute authenticité avec les détenues en leur indiquant, en début de
rencontre, qu’il arrive qu’elle ne soit pas très expressive corporellement,
mais que ça ne démontre pas son intérêt réel à leur venir en aide. D’exprimer sa situation pourrait permettre à
Marlaine et aux détenues de se détendre et d’être confortables dans la
situation, celle-ci étant nommée.
MISE EN GARDE ET AUTRES INFORMATIONS
COMPLÉMENTAIRES
Pour réaliser un jeu de
rôles tel que celui-ci, il est important d’avoir un bon lien de confiance entre
le conseiller et le client, et ce, afin que le client soit à l’aise de
s’exprimer. Certains clients peuvent
avoir des difficultés à reproduire une scène de manière théâtrale. Il est alors
conseillé de simplement laisser le client s’observer durant une rencontre de
counseling individuelle avec le conseiller.
Il pourra également prendre conscience de ses agissements.
PHASE DU PROCESSUS
Cette activité est propice à
la phase de compréhension, car elle vise une prise de conscience par la cliente
de son fonctionnement psychologique, de la manière dont elle interprète
l’information.
MOTS-CLÉS
·
Communication
·
Empathie
·
Interaction
corporelle
·
Jeu de
rôles
·
Non
verbal
SOURCES
D’INSPIRATION ET RÉFÉRENCES
Brunel M-L., Cosnier J. (2012). L'empathie. Un sixième sens. Lyon: PUL, ISBN :
978-2-7297-0859-7.
[1] Brunel M-L.,
Cosnier J. (2012). L'empathie.
Un sixième sens. Lyon:
PUL, ISBN : 978-2-7297-0859-7.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.